t u r n   o v e r

 

 

 
         

 

 

 

   
Notes de lecture 

 
         
Réactions à quelques notes de lecture  
 
 
   

Le 21 octobre 2007, nous avons publié sur le site Téléologie ouverte trois notes de lecture. En voici le suivi.

 
         
         
    1. Une expérience d’assemblée en France au printemps 2006  
         
           

 

  Les auteurs ont réagi à notre note de lecture par un long texte, auquel nous ne répondrons pas point par point. Deux choses seulement nous semblent mériter d’être clarifiées.


1. Ces gens ont parfaitement raison d’insister sur les fortes divergences de fonctionnement qui se sont révélées au moment de la rupture, nous étions en effet assez mécontents de leur comportement. Leurs graves fautes d’analyse mises au jour depuis méritent également d’être rappelées ici, comme on va le voir. Mais ces raisons ne sont que l’arrière-fond de la rupture. Celle-ci a eu lieu sur une calomnie de leur part. C’est la vérité qui était en cause. En usant de la calomnie, ces démunis ont tenté de dissimuler leurs insuffisances. Cette fuite en avant a été désavouée par tous les tiers participants à nos projets communs. Nous ne sommes pas étonnés qu’ils préfèrent reculer prudemment cette raison concrète dans une sorte de différend plus général, plus abstrait. Pas de dialogue avec les calomniateurs.


2. Ces calomniateurs n’ont pas compris le sens de notre dernier message : cela ne nous étonne pas. Sun Tzu oblige, reformulons pour tous ceux qui sont un peu moins bardés de complaisance : il se sont trompés dans leur analyse sur l’assemblée à laquelle ils ont participé. Ils se sont trompés avant l’assemblée – leur activité de compilateurs de révoltes n’a donc pas servi à comprendre la qualité ni l’intérêt de cet événement dans lequel ils se sont jetés ; ils se sont trompés pendant l’assemblée, en restant anormalement longtemps au milieu d’un échec dans lequel ils projetaient leurs illusions depuis longtemps infondées ; et ils se sont trompés après l’événement, en lui accordant une place démesurée par rapport à tous les autres événements du monde qu’ils ont pourtant sous les yeux.

Ils disent qu’on ne peut pas savoir ce que va devenir un événement qui s’engage car c’est aux participants qu’il appartient de le faire. On suppose qu’ils ne vont pourtant pas dans les 1er Mai de la CGT ou dans les Gay Prides. C’est qu’ils ont fait le calcul préalable qu’il ne sert peut-être à rien d’investir ces événements, même si là aussi tout dépend de leur brillante négativité. Un observatoire des révoltes, comme celui qu’ils ont mis en place, a, entre autres, pour fonction d’éviter ces fautes d’appréciation qui font croire que Gênes est une révolution, et qui fait courir à l’apparence de la révolte, là où rien ne se passera, en queue de mouvement étudiant battu.

Devant leur légèreté face à la critique, et notamment face à cette critique de leur faiblesse d’analyse, qui se continue donc après celle, au moins aussi grave, montrée par rapport à Naggh, nous n’avons aucune confiance dans leur activité de compilation. Avec des théoriciens aussi faibles dans la pratique, qui ont engagé leur « vie » dans la première chimère de révolte venue, mais pas dans la pratique de cette compilation, leurs conclusions dans cette activité ne paraissent pas crédibles, quelles qu’elles soient. Répétons : tant que les usagers extérieurs que nous sommes ne peuvent en contrôler les analyses depuis la source jusqu’au résultat, nous engageons tous ceux qui lisent ces farceurs au plus grand détachement ; car pour l’heure ces gens ne peuvent pas garantir l’accès à leurs sources et le contrôle de leur réflexion, qui leur coûte si peu quand elle est fausse.

Et qu’ils ne s’excusent pas de cette grosse insuffisance par un petit mérite, comme ils semblent le faire systématiquement, celui de relater les faits. S’il faut aujourd’hui relater les faits dans une analyse, ce n’est pas pour donner de la vérité à cette analyse, mais parce que les faits sont généralement inconnus et présupposés connus. Raconter les faits sert à éclairer à partir de quelle base on réfléchit, non à pallier les sources. Car les faits n’existent pas en eux-mêmes, mais uniquement en tant que discours : ils sont toujours un début d’opinion. Tous les journalistes savent que les faits sont extensibles et modulables à souhait, et c’est parce qu’ils ont appris à travailler les faits que le pouvoir des informateurs est devenu si grand. Cet art des informateurs s’appelle tromper sans mentir, vieille devise de légiste. A propos de leurs « analyses » éparses, d’ailleurs, ils se demandent dans quel journal nous considérerions qu’elles auraient leur place. Mais chez Indymedia, ce souple support si tactique dans les grandes luttes en France, en 2006, et en Argentine, en 2001. Leurs analyses en effet, au contraire de celles qui nous paraissent avoir un sens, sont détachables, comme des kits, et ne révèlent jamais l’idée qui les fonde, c’est pourquoi elles nous paraissent journalistiques. Ils n’ont pas compris que chez Naggh, par exemple, la dispute du debord of directors, événement infime, et Jussieu, événement mineur, jouent un rôle expliqué par rapport à l’ensemble du moment historique décrit, et c’est à ce titre qu’ils figurent dans cet ouvrage. Indymedia, du reste, n’est pas un lieu de critique, mais de censure, tout à fait tolérant par rapport à l’attitude qui consiste à compter pour si peu ses propres fautes d’analyse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
    2. Diatribe d’un fanatique    
         
           

 

 

Le mépris que nous avons manifesté pour le livre où Jean-Pierre Voyer se rallie à l’opposition officielle au régime en place a évidemment provoqué toute sa petite secte sur son site officiel, appelé le Debord(el). Chacun des esclaves, des militants et des faire-valoir du gourou enculé s’est senti obligé, comme chaque valet obséquieux d’un satrape, de marquer à quel point il était scandalisé par la nouvelle taloche que le vieux raté s’est ramassée, téléologiquement. Aucun d’entre eux, cependant, n’a osé parler de l’essentiel de ce texte, justement le ralliement de leur guide spirituel à la plus vulgaire des oppositions officielles, ou de l’ensemble, justement la haine que nous vouons et recommandons de vouer aussi bien aux terroristes qu’à leurs concurrents policiers. Et tout est déjà dit. Le petit florilège de perles qui suit a seulement le bénéfice du divertissement : la bêtise de ce troupeau servile dépasse les niveaux d’alerte précédents. Nous ne sommes pas sûrs que l’on doive s’en réjouir.

Un point sérieux a été le premier évoqué. Deux de ces comiques, la poutinette à roulettes Yann Ber Messager, le lâche, et un certain Dédé, clown à mi-temps, prototype inoffensif de rêveries postado de la middleclass, qui semble passer son temps devant son miroir, comme un culturiste, à se demander comment paraître encore plus désabusé, encore plus affranchi, encore plus radical, encore plus outrancier, n’ont pas apprécié de voir brocardé le terme « arabe » utilisé dans le texte de Voyer. Sans nier l’absurdité crapuleuse de Voyer lorsqu’il se sert du terme « arabe », en plein accord avec l’idéologie dominante, ces deux intelligences limitées ont opposé à cette identité, l’un celle de la « racaille », instrumentalisée par les médias et le gouvernement actuel, l’autre la division « émeutiers/non émeutiers », elle aussi reprise par les médias et le même gouvernement. Comme d’habitude, ils n’ont pas réfléchi, faute de moyens. « Arabe » est une identité qu’on vous impose à la naissance. « Racaille » « émeutier » au contraire dépend des actes de ceux qui sont ainsi traités. Je suis « arabe » sans l’avoir demandé, on m’impose cette identité, je n’ai rien fait pour être « arabe », mon choix, ma liberté ne sont pas impliqués. Mais pour être « racaille » ou « émeutier », c’est quelque chose que j’ai fait qu’on qualifie ; que par analogie ou amalgame le qualificatif serait hostile ne change rien : l’acte qui mène au qualificatif « racaille » ou « émeutier », c’est moi qui choisis de le commettre. Ou non.

La haine ridicule de ce faux Poutine s’explique maintenant puisqu’il a été révélé qu’il s’agit du lâche calomniateur, censeur, falsificateur qui habitait non loin des Batignolles. Son indignité explique qu’il est toujours en train de compter les téléologues, qui maintenant ne seraient plus qu’un ; mais même quand il a vu zéro téléologue, il a chié dans son froc, le mal est donc bien dans le slip du voyériste. Ah oui, le lâche est un peu Coué aussi : lui si chroniquement incapable du moindre contenu est mécaniquement obligé, depuis des années, de répéter qu’aucun téléologue, quel que soit son nombre, n’a jamais compris la moindre chose à la grosse pouf Voyer, qui pourtant s’efforce d’être si clair, voyez le brouet clairet de la diatribe du fanatoc. Et comme tous les lâches de l’Internet, ce militant (c’est juste en dessous d’esclave dans la hiérarchie de la secte) a appris que l’impudente surenchère peut compenser quelques petites diarrhées devant l’ennemi, et quelques petits trous intellectuels : il affirme donc que Jean-Pierre Voussa se rallie à la thèse du complot, ce qui est ridicule, et qu’il est « faux-cul ». Venant de quelqu’un dont le cul, dans la rencontre, n’a été qu’une immense flaque, bravo. A la prochaine, vrai cul.

La menteuse Franche Marie, mouche à la retraite qui rêve d’être enculée comme son maître, s’est plainte (a ricané ?) du reproche que Voyer avait retravaillé son texte. Il est vrai que ce pseudo-théoricien de la même génération que Marie, celle du gauchisme aigri par l’IS, n’est pas Giotto, qui traçait un cercle parfait sans compas, ou Stendhal, qui publiait ses premiers jets. Aussi, les gens qui n’ont que peu de talent, comme Voyer, ou comme moi, corrigeons nos textes, ce que faisait même Debord, semble-t-il. Mais ‘Diatribe d’un fanatique’ est une surcharge fanatique de corrections misérables, l’auteur sue et pue sur le style, donc sur l’effet pour tromper le gogo. Retravailler un texte, oui, mais là c’est tellement laborieux, que l’auteur, paniqué à l’idée de paraître laborieux a davantage peiné à dissimuler cette évidence qu’à soutenir sa thèse, liquéfiée comme la dignité du faux Poutine, épaisse comme le cerveau de Franche Marie. C’est bien pour prouver qu’il n’est que le cochon d’une secte sophiste que l’esclave Toto est venu renchérir sur ce point formel mal compris ou extrapolé avec désespoir, va savoir.

Puis Kaïkaï, notre poutinette à vapeurs, est revenu, rechargé d’une haine toute neuve, nous reprocher d’utiliser « terroriste » qui pourtant est un mot du pouvoir glapit-il. Utiliser le mot « terroriste » serait donner raison aux ennemis des terroristes. Passons sur la biencompréhension de ce sophisme. Mais nous ne sommes pas des Chomsky, nous connaissons un peu mieux le terrorisme au cours des trois derniers siècles. Jean-Pierre Voussa n’a jamais pensé qu’il était infâme de terroriser ses ennemis en tuant quelques-uns d’entre eux. Le terrorisme est une tactique, comme une batte de baseball est une arme. Son sens et son intérêt dépendent du projet qui s’en sert. Dans le projet téléologique, il n’y a pas d’occasions, particulièrement aujourd’hui, pour se servir de cette tactique. Nous sommes cependant disposés à être convaincus du contraire. Mais il faudra une solide connaissance de la situation historique, et un argumentaire probant du but. Ni le baltringue Voyer, ni son militant de base Kaïkaï, ne sont capables de fournir l’une ou l’autre.

Le concurrent de Dédé en radicalisme toc (grâce à la middleclass, la surenchère des fantasmes est devenue un loisir), un certain Mange-le, chef de cancan, voudrait soudain que nous soyons debordistes, il y aurait eu un virage à 180°. Heureusement que lui non plus ne se risque pas d’étayer une bouffonnerie aussi délirante. Mais il est vrai que là se situe une approximation du texte de Voussa. Quand il dit que Debord avait le sens de l’histoire, c’était par rapport à Voyer qui en est dépourvu à un point maladif. Debord a sans doute eu ce sens de l’histoire quand il était dans l’IS ; on a vu plus tard, par exemple quand il s’est mis à comparer Noriega avec César Borgia, que l’alcool peut noyer même ce sens-là. Le sens de l’histoire, qui est autant sensibilité que réflexion, instinct que connaissance, capacité de vie et goût du dépassement, mais pas l’un sans l’autre, est l’absence, chez les voyéristes, et pas que chez eux, qui fait qu’ils ne savent pas distinguer un fait divers d’un fait historique, et qu’ils ne savent pas évaluer un acte et une parole. Ils flottent quelque part, dans Gogoland, entre le rien, sacré trou d’air, dans lequel ils plongent sans le savoir, et l’absolu le plus kitsch, duquel ils reviennent enculés comme des enfants thaïlandais, souriants de la révélation. Cinquante ans de travail ennemi ont ainsi brouillé la compréhension des actes de l’humanité, et évidemment, les sous-humains de la petite secte voyériste sont les premiers à le manifester, avec des vergognes de carabins.

Le plus con des esclaves, Kabouli, nous reproche de ne pas vouloir sacrifier nos alliés, alors que les islamistes, « montrent l'exemple du mépris de cette société en méprisant leur propre vie ». C’est bien là une apologie de l’esclavagisme. Nous refusons effectivement de sacrifier la vie de nos alliés, de nos amis, tout comme nous refusons de parler en leur nom. Ceux qui peuvent sacrifier la vie de leurs proches sont les maîtres qui sacrifient la vie d’esclaves ou d’animaux domestiques, comme apparemment les maîtres des esclaves kamikazes. Comme Voyer parle au nom de ces esclaves, les insulte donc s’ils ne sont pas esclaves, l’esclave Kabouli fait de leur sacrifice et du silence des kamikazes et de leurs amis éventuellement victimes, du mépris qui leur a été fait, un mépris à cette société. Il faut bien être un esclave comme Kabouli pour ne pas penser que l’autre, l’allié, l’ami non consulté, peut n’être pas d’accord pour être sacrifié. Le sacrifice de nos amis, de nos alliés, est un contraire de leur liberté, un présupposé idéologique de leur croyance.

A ce propos, il semble qu’un amalgame du texte approximatif de l’enculé n’a pas été suffisamment mis en valeur. Soit on admire les kamikazes, en tant que sacrifiés volontaires, et à ce moment-là on doit absolument mépriser et combattre leurs maîtres planqués ; soit, on admire ces maîtres planqués qui ont envoyé à la mort des esclaves pour exprimer une opinion, mais il n’y a plus rien d’admirable chez les esclaves kamikazes. Un discours qui associe ces maîtres et ces esclaves dans une apologie partagée n’est qu’une démagogie pour recruter des esclaves. Car aujourd’hui, les esclaves se recrutent, sont consentants, immondes de veulerie comme ces Kabouli, Toto ou Franche Marie, qu’il n’y a plus besoin de capturer ni d’enchaîner. Ils jouent leur rôle abject avec tant de conviction personnelle, tant de soumission et de souplesse, qu’il n’y a peut-être même plus besoin de les battre.

La putain à roulettes, toujours gonflée de sa haine incontinente, revient une troisième fois pour nous reprocher de vouloir faire du 11 septembre un non-événement. Décidément, il ne fait pas attention, le rantanplan sordide : le 11 septembre est un événement, bien sûr. C’est un événement de la gestion. C’est un événement de police très important, c’est d’ailleurs sans doute pour cela que le faux putain trouve qu’il « vaudra toujours, mille fois, un million de fois, tout ce qu’ils n’ont jamais su faire ou rêver ». Car c’est un petit flic de blog, faux Poutine, émerveillé par le grand flic vrai Poutine, comme on l’a vu, pas seulement depuis qu’il exerce son penchant de misérable contre des Inizan ou des Bogdanovitch. Le 11 septembre n’est simplement pas un événement historique, tout comme YBM n’est simplement pas un homme. Nous avons montré ce qu’est l’histoire, et un événement historique, et faux Poutine n’a jamais montré ce qu’est un homme.

Mais malgré de si brillants efforts, il nous faut laisser le pompon de cette tournée à Franche Mariolle quand elle est venue se plaindre (ou ricaner ?), ouin ouin, que nous exigions une preuve de communication directe que l’enculé Voyer prétend avoir vécue en 68. Car Marie est tellement inspirée qu’elle livre elle-même la réponse : « c'est comme exiger un exemple de l'existence ou de la non-existence de Dieu », à ceci près : il n’y a pas besoin de prouver la non-existence de Dieu, et elle ne sait pas ce que veut dire « existence ». Donc, c’est une illumination qu’il a eue le grand gourou Voyer en 68, impossible à expliquer, faut le croire tel quel, chèque en blanc. C’était donc ça la communication directe et la théorie de Voyer : un bon petit miracle pour gogos, y a plus qu’à croire, à genoux les cons. Partis de rien, ils sont devenus une vraie secte de paumés. Pas étonnant que la baudruche enfoncée par-derrière chuinte des « mécréants, mécréants ! » dans ses envolées de sous-chef de rang littéraire. Pas étonnant qu’il ne réponde pas aux arguments : il n’en a aucun, c’est tout inventé, la communication directe c’est miracle, faut le croire, sinon on devient un vilain « malcomprenant » ! Le malcomprenant est le mécréant, celui qui ne croit pas au miracle du petit gourou au cul ballonné, celui qui ne croit pas aux fariboles de la secte, celui qui pose des questions sur les illuminations de l’intellectuel raté. Mais Franche Marie, Sainte Nitouche, sait ce que c’est, profond et durable : elle se voit l’os quand de ses petites ailes elle se mouche.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
    3. L’insurrection qui vient    
         
           

 

 

Prudemment, tous ceux qui ont lu notre critique se sont abstenus à notre connaissance de la commenter. Les moins couverts l’ont seulement postée, pour l’instant, sur certains forums, par lien interposé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Le 2 octobre 2007, un certain Clément Homs a publié sur le site Décroissance.info diverses notes de lecture. Une d’entre elles concerne ‘L’insurrection qui vient’, et une autre, qui mérite un commentaire, la ‘Matrice téléologique’.

 
         
         
    4. Matrice téléologique    
         
           

 

 

Nous ne serions pas aussi déçus de la note sur la ‘Matrice téléologique’ publiée par Clément Homs sur le site de la décroissance, si ce n’était la première critique publique de ce texte, ce qui ne nous rend pas particulièrement optimistes sur la suite des lectures qu’il va encourir. En effet, comme sa note de lecture presque jointe de ‘L’insurrection qui vient’ le confirme, Homs isole dans ce qu’il lit un point qui intéresse la décroissance, ce qui est légitime, vu son public et son propos ; mais ensuite, il ne se garde pas de l’impression que ce point regardant la décroissance, justement, serait la clé de l’ouvrage dont il parle, ce qui, dans les deux cas, est assurément faux.

L’objet de la ‘Matrice téléologique’ n’est pas une critique de l’infini, comme cet auteur l’affirme. La critique de l’infini est l’objet de la téléologie et non de sa matrice. Cette critique, commencée par la Bibliothèque des Emeutes il y a une quinzaine d’années, a été systématisée par l’observatoire de téléologie il y a dix ans, notamment dans « Réfutation de quelques infinis » et dans l’introduction au tome II de ‘La Naissance d’une idée’. La ‘Matrice téléologique’ se propose un objectif plus ambitieux, où la critique de l’infini, en tout cas la réfutation de toute réalité de l’infini, est simplement un préalable, une hypothèse validée, qui continue bien entendu de sous-tendre l’ensemble de la perspective exposée.

Le propos de cette matrice est d’esquisser le mouvement de la pensée dans l’hypothèse que tout est pensée. Et si tout est pensée, qu’est-ce que la réalité, qui apparaît comme un donné ? La réalité est justement le résultat de ce mouvement de la pensée, la réalité est justement le résultat de la pensée. C’est certainement parce que la réalité de l’infini a pu être niée que des ultra-sceptiques optimistes ont pu en arriver à ces résultats beaucoup plus scandaleux sous leur inoffensive apparence théorique : tout est pensée, et la réalité est un résultat et non un donné. Voilà en effet qui contraint à revoir beaucoup de conceptions fondamentales crues indiscutables. Voilà en outre un horizon pratique fort différent, et autrement urgent que celui derrière lesquelles nos mollesses middleclass se confortent de quelques petites modifications, qui pourraient faire débat chez quelques « décroissants », fussent-ils critiques.

La ‘Matrice téléologique’ est donc, à ce jour, une esquisse d’un projet de l’humanité. Il semble que nous allons, avec un tel projet, un peu plus loin que ce que Clément Homs a réussi à prendre pour objet dans sa critique.

Ce même critique, d’ailleurs, serait bien avisé d’expliquer dans quel autre sens il partage les réflexions du merdeux Mandosio : « On verra pour anecdote les réflexions de Jean-Marc Mandosio - que nous ne partageons pas totalement ou plutôt en un tout autre sens - à propos des téléologues. » En attendant, voici rappelé comment la réflexion du merdosio avait été contredite, non pas seulement sur l’essentiel, mais sur le détail, en 2000, par les téléologues : http://www.teleologie.org/OT/textes/txtmando1.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2008

     
         

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