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t é l é o l o g i e o u v e r t e
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Téléologie moderne et
courants de pensée dominants |
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I – Brève apogée de la physique | ||||||
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I. Une critique de la chose en soi | |||||
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Il était très difficile,
en 1900, de faire le constat des différents courants de pensée
dominants. Le recul, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’a pas
facilité les choses. En 1900 déjà, le volume des idées publiées déborde
largement la capacité individuelle, d’autant que les outils cognitifs
pour hiérarchiser les idées sont dans le cours d’une réorganisation qui
aura pour résultat leur propre multiplication, bien à l’opposé de la
simplification nécessaire des contenus.
Pour Kant, la chose en soi est ce qui, dans la chose, échappe à l’humanité, n’est pas connaissable ; en effet, la connaissance est le rapport humain aux choses, mais les choses existeraient indépendamment des humains, et cette part indépendante des humains dans les choses est sa part objective et forcément inconnaissable. Kant appelle phénomène le mouvement subjectif de la connaissance de la chose, c’est-à-dire que l’humain ne peut connaître d’une chose que le phénomène. Kant, cependant, marque sa différence avec Berkeley non pas par la chose en soi, comme le prétend Mach, mais par l’a priori :
L’a priori est en effet un
concept clé de la conception de Kant, et par conséquent de toute la
contre-révolution française. Un examen critique de l’a priori semble
d’ailleurs au cœur d’une analyse téléologique de l’idéalisme, qui
semble, elle aussi, devoir trouver son cadre d’expression théorique.
Kant, en tout cas, ne mentionne pas la chose en soi pour qualifier ce
qui le différencie de Berkeley. Sans aucun doute, l’empirique Mach était
un adversaire tranché de l’a priori, cette autre innovation kantienne
qui affirme une connaissance préalable à l’expérience. J’ignore si Mach
lui-même ramenait l’a priori, qui en est une condition, à la chose en
soi, mais apparemment Lénine, qui pourtant n’approuve Mach en rien,
pense également que la différence fondamentale entre Kant et Mach porte
sur la chose en soi.
Le matérialisme renforce ainsi la chose en soi : il sous-entend que la réalité lui est inhérente. En revanche, il affirme l’anthropocentrisme le plus ambitieux en soutenant que toute chose en soi, toute réalité, est connaissable. Il prive donc la chose en soi de la part mystique que l’inconnaissable lui avait conférée, plutôt de manière implicite qu’explicite. Le matérialisme soutient que l’humain peut tout connaître, dans le sens de tout maîtriser, de tout se soumettre ; il n’y a pas, chez Lénine en tout cas, de conscience d’une contradiction entre cette aspiration et l’affirmation corollaire que l’humain ne peut pas tout être, puisqu’il existe des choses en soi, hors de lui.
La chose en soi peut
évidemment atteindre à l’éternel, à l’infini. Ou plus exactement : c’est
parce qu’une chose est en soi, donc inconnaissable, donc hors de notre
contrôle, qu’on peut lui accorder l’infini. L’infini qualitatif de Hegel
n’habite que des choses en soi et n’a de sens théorique que dans les
choses en soi. Si toutes les « choses en soi » prétendues ne sont pas
infinies, toutes les choses infinies sont nécessairement des choses en
soi, qui échappent à notre connaissance et à notre maîtrise. La chose en
soi est le cheval de Troie de l’absolu dans ce qui est particulier.
Cette désacralisation de Dieu est en même temps une sacralisation des
choses. Lénine est incapable de réfuter l’accusation de métaphysique et
de mysticisme attachée à la chose en soi par l’idéalisme de son temps,
dont Mach est un grand pourfendeur, puisque la chose en soi du
matérialisme est un présupposé, un a priori, un dogme initial. Et pour
répondre aux « millions » de transformations évidentes et simples de
chose en soi en chose pour nous, il suffit de dire que si ces
transformations fondent la chose pour nous, elles n’abolissent nullement
la chose en soi : la planète Mars pour nous n’est pas la planète Mars en
soi, puisque nous ne connaissons encore de cette planète qu’une partie
infime. Mais le curé zélé Lénine ne cherche pas à fonder les dogmes,
mais à les clamer, inlassablement, en jouant de tous les tons de
l’opprobre polémique contre ses adversaires.
II. La théorie des quanta
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Texte de 2008 |
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Belles Emotions | ||||
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