r é f é r e n c e s

 

 

 
         

 

 

 

   


 
         
Deux briseurs de jeu
ou comment Jean-Pierre Voyer survit à Jacques Mesrine
 
 
 
         
       
         
           

 

 

Nos mémoires décalées, aujourd'hui, refuseraient de l'admettre : pourtant, c'est bien en 1978-1979 seulement que le stalinisme a atteint l'apogée de son expansion. A l'URSS et à l'Europe de l'Est, à la Chine, à l'Indochine, à la Corée du Nord, à la Mongolie et à Cuba, qui en formaient le noyau dur, il fallait ajouter en Asie le Yémen du Sud et l'Afghanistan, et à titre associé l'Irak, la Syrie et la Birmanie ; dans le Maghreb, l'Algérie, la Libye et la direction reconnue du front Polisario ; dans le reste de l'Afrique, l'Angola, le Mozambique, le Zimbabwe, Madagascar, la Tanzanie, l'Ethiopie, le Bénin, la Guinée, Sao Tomé et Príncipe, et d'une manière un peu moins formelle, le Congo, le Burundi, la Somalie et le Soudan. Pour impressionnante que fut cette expansion territoriale (que l'Inde antipakistanaise, où plusieurs Etats étaient gouvernés par des partis communistes, était assez près de grossir), c'est surtout son rayonnement moral qui laissait supposer qu'elle n'était pas alors au sommet, mais au pied de la côte. Les Etats d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, où la démocratie occidentale gouvernait, souvent par des dictatures avouées, mais toujours incapable de réfuter son accablant « impérialisme », grouillaient de guérillas toutes plus staliniennes les unes que les autres, et qui rivalisaient de sympathie dans l'opinion occidentale elle-même. Des guérillas de droite commençaient seulement à se distinguer dans quelques Etats staliniens comme les ex-colonies portugaises ou l'Afghanistan, mais encore sans grand soutien affectif dans le public. Depuis 1968, justice et jeunesse étaient du côté de la gauche, et chaque conflit officiel avait pour protagoniste la vilenie de droite et l'équité de gauche. Jusqu'au coup d'Etat des militaires turcs, l'année de la défaite de la Commune de Kwangju et du début de la présidence de Reagan, 1980, de gêne en déprime, de concessions en ralliements, la fin des politiciens de droite annonçait celle, inévitable, du capitalisme (le futur premier ministre socialiste français, Rocard, disait dix ans avant de gouverner : « Le socialisme, c'est l'abolition de la marchandise » !). Le monde entier soutenait la canaille sandiniste réprimant la révolte au Nicaragua, avec la neutralité bienveillante du gouvernement américain précédant celui qui allait soutenir la « contra », pour les mêmes raisons. Et à la chute du shah d'Iran, les deux formations favorites des pronostiqueurs de l'information pour gouverner la nouvelle république étaient les mojahedines du peuple, marxistes islamisés, ou bien les fedayines du peuple, léninistes athées, qui, dans cette optique, se livrèrent une sanglante bataille de rue dès le crépuscule de l'insurrection. Le prolétariat était un sujet de conversation des plus respectables, la démocratie n'allait jamais seule, mais était ouvrière, bourgeoise, libérale ou directe. Gagner de l'argent (la grosse thune, je veux dire) se faisait en cachette, et les signes extérieurs de maladie de la décennie suivante, yuppie, sida, micro-informatique et humanitaire, n'étaient encore qu'en germe.

Ce n'est pas seulement par ce que nous occultons que nous transformons une époque, mais aussi à l'inverse par ce que nous y mettons rétrospectivement. Dans une encyclopédie allemande en vingt volumes, entre 1905 et 1917, la période de l'explosion du mouvement ouvrier, dont les chefs d'alors, suiveurs respectueux de Marx ont eu de si grandes statures (Liebknecht, Kautsky, Lénine, Trotski, Lukács et bien d'autres), Marx lui-même est expédié en quelque dix lignes, moins que la moindre petite ville de vingt mille habitants ! Nous avons bien sûr d'excellentes raisons de transformer le passé selon notre perception et nos intérêts, qui le changent. Mais la plupart du temps nous opérons cette révision sans en avoir conscience, et elle devient alors une erreur. Pour l'époque qui va de 1975 à 1980, je veux pour ma part associer deux noms, qui peuvent aujourd'hui passer pour les pôles de sa radicalité. Devoir s'appuyer sur ces noms du passé montre d'ailleurs à quel point la radicalité d'aujourd'hui est en piteux état.

Jean-Pierre Voyer et Jacques Mesrine dans la radicalité, tout comme le stalinisme et la pensée de gauche dans le conformisme, étaient à leur apogée à cette époque. Je doute assez qu'ils se soient connus. Certains ouvrages du premier et celui du second ont certes été publiés par le même éditeur, mais Voyer et Champ Libre ont rompu avant la mort de Mesrine, et ce n'est qu'après que cette maison d'édition obtint les droits de ce dernier. D'ailleurs, si Voyer savait évidemment qui était Mesrine, la réciproque est tout à fait improbable. J'ignore la date de naissance de Voyer, mais il devait avoir quelques années de moins que Mesrine, né en 1936, au maximum dix.

 

 

Voyer n'a aucun intérêt en tant qu'individu. Sa signature s'est servie de sa personne comme leurre. Il était ainsi réputé pour avoir le plus mauvais caractère du monde, ce qui est assez comique quand on le connaît pour avoir été l'auteur de 'Reich, mode d'emploi', qui est une critique du caractère. Tout le petit milieu où se construisait cette mauvaise réputation préférait ainsi s'indigner sur ses frasques vraies ou supposées plutôt que de se colleter avec les bien plus complexes provocations de ses textes. J'ai toujours pensé que Voyer a outré cette attitude en pensant à peu près que si Marx, au lieu d'avoir eu une bonne, en avait eu un harem de quatre ou cinq, un grand nombre d'imbéciles moralistes se seraient arrêtés à cette scandaleuse contradiction, avec l'égalitarisme émancipatoire et misérabiliste qu'ils venaient chercher jusque dans le 'Manifeste', au lieu de laisser leur catholique compréhension souiller si tragiquement sa théorie. Voyer a poussé aussi loin qu'il a pu cette technique situationniste du scandale apparent, qui a protégé son œuvre d'un grand nombre de pilleurs de tombeaux suffoqués, sans pourtant transiger, semble-t-il, sur cette autre exigence situationniste qui stipule la cohérence entre la théorie et la pratique. C'est donc un exercice tortueux auquel le personnage s'est soumis, et dans lequel il est difficile, compte tenu du goût qu'il semble y avoir pris, de mesurer s'il y a davantage laissé.

Ce qui pourrait être appelé l'individu Voyer a donc aussi peu d'intérêt que n'importe quel autre. Voyer est une théorie. Et comme il l'écrit lui-même : « La théorie est l'artillerie, c'est-à-dire ce qui est toujours trop court. » Lorsqu'en 1972 l'Internationale situationniste s'est écroulée épuisée de ses faiblesses, elle laissait derrière elle une défaite incomprise, 1968, et un grand chantier : les situationnistes avaient commencé à construire une compréhension en ruinant quelques convictions, en renversant quelques génitifs. Il y eut deux façons dominantes d'apprécier cet effort : la première était de l'occulter, comme l'idéologie qui éditait des 'Meyer's Konversations Lexikon' avait tu Marx au début du siècle ; la seconde était de l'applaudir, sort douteux que Marx connut aussi, à partir de 1917. Cette seconde attitude est encore plus hostile que la première, car elle prétend achevée une pensée, et la défend, la conserve. Le mérite d'une théorie, c'est d'être beaucoup attaquée. C'est seulement lorsqu'elle a donné des angles d'attaque contre elle qu'elle en donne contre le monde. Les situationnistes pourtant, en succombant, avaient mis en garde contre cette vanité qui consistait à les applaudir. Mais après avoir injurié les « prositus », d'improbables 'Livre des plaisirs' en interminables 'Panégyrique', avec leur radicalité d'antan, ils se sont eux-mêmes hissés à la tête de leur propre suivisme.

Contre un conformisme ambiant d'autant plus puissant qu'il se donnait des apparences de happy few, à la fois chanceux d'être le petit peuple élu et hardi à l'extrême de le rester au milieu de tant d'adversité imaginaire, Voyer seul semble ne pas avoir admis l'achèvement de la théorie situationniste. Au moment où l'exercice de style dominant de ce néoconformisme était d'y bricoler des moulures antispectaculaires, Voyer, entre 1975, 'Introduction à la science de la publicité', et 1982, 'Revue de préhistoire contemporaine', a été le premier à essayer de mettre en pratique le dépassement de la théorie situationniste en la critiquant, sachant que dénigrer n'est pas critiquer. Le monde, qui avait été selon la théorie situationniste, capricieusement s'en était dégagé ou, plutôt, violemment en ridiculisait les insuffisances. Alors même qu'ils étaient encore largement inconnus, et que les post-situs se cassaient la tête sur le rapport entre pollution et prolétariat, les retraités du mouvement, accourus au Portugal en effervescence, y prévoyaient d'invraisemblables réalisations. Pourquoi 68 avait été une défaite ? Principalement parce que 68 avait été proclamé une victoire par ceux qui y avaient été battus. S'ils avaient connu la honte de cette défaite plutôt que la fierté d'une « victoire », ils n'auraient rien eu à défendre, et c'est bien au-delà de cette satisfaction qu'ils se seraient sentis contraints de porter leurs projets. En d'autres termes : la compréhension du monde par ceux qui voulaient le changer, leur théorie, était insuffisante pour réellement parvenir à le changer.

En sept ans, abrité du suivisme par son imprévisibilité caractérielle, par le conservatisme situationniste et par l'hostilité craintive de l'information et de l'intelligentsia dominantes, Voyer, bien à l'abri du spectacle, poussa la plus radicale extension de la théorie situationniste. Il lui appliqua sa propre méthode et fut le seul, malgré les exhortations en ce sens de l'Internationale défunte. Et pour ce faire, il entreprit un petit, mais significatif, détour : il s'attaqua à la théorie de Marx. Non comme les antimarxistes primaires, libre-échangistes ou proudhonniens, qui rivalisaient de mauvaise foi et d'aigreur ; non comme les récupérateurs léninistes de différentes chapelles, qui métamorphosaient en policier ce que Marx avait de subversif et qui paralysaient alors la pensée de l'humanité, depuis ces fedayines iraniens jusqu'aux « autonomes » italiens, ou depuis les sandinistes au Nicaragua jusqu'à ces gauchistes portugais, qui tous l'avaient transformé en autorité intellectuelle intouchable et sacrée ; non pas même comme les situationnistes, qui attaquaient Marx au moyen de Marx, opposant la bonne part de la théorie à la mauvaise, mais bagatellisant la mauvaise part de cette théorie, qui n'était plus qu'une mauvaise lecture de la bonne (il aurait mieux valu un harem, je le répète). Voyer attaqua Marx sur le fond. Et ce fond, c'est l'économie. Marx n'a jamais critiqué l'économie, même s'il le prétendait, même s'il le croyait lui-même. Marx n'a que soutenu une forme d'économie contre une autre, mais il n'a jamais mis en cause la primauté de l'économie. D'ailleurs, il n'a jamais pris pour objet l'économie elle-même, mais au mieux son contenu. Or l'économie est une espèce de mirage, de système de pensée, d'idéologie au sens de Marx, de religion ; l'économie est une explication du monde, mais uniquement pour ceux qui la gèrent, et Marx ne les a pas peu aidés à faire croire cette explication à tous ceux qui subissent ceux qui la gèrent. A l'époque où Voyer introduisait une telle relativisation de ce qui était d'airain dans toutes les pensées, même les vieux situationnistes, déjà bien décrépits comme il s'avéra ainsi, préférèrent penser que le personnage Voyer continuait là ses provocations puériles ; il est vrai que l'alternative impliquait une révision déchirante de l'ensemble de la théorie situationniste, et c'était beaucoup demander à des vieillards précoces, dont le titre de gloire n'était qu'une défaite, à laquelle ils avaient survécu, on ne peut pas dire glorieusement. Devant l'énormité, ils se turent. Furieux de ce qui n'était pas une mince trahison, Voyer rompit avec Champ Libre puis Debord, qui n'était pas encore la raclure de bidet qu'il est devenu sur la même pente.

Pour critiquer Marx, Voyer s'était servi d'une arme aussi redoutable qu'inattendue : Hegel. En effet, l'un des dogmes les plus intouchables de la théorie de Marx était jusque-là sa position vis-à-vis de Hegel. Dans ce monde marxiste au sens large, il était devenu impossible de comprendre Hegel, parce que le filtre par lequel l'avait vu Marx faisait alors autant partie de Hegel que de Marx, et il n'y avait pas, à ma connaissance, de pensée qui songe seulement à le mettre en doute. Ce renversement qu'opéra Voyer donna son fond à sa théorie. Car après la critique de Marx économiste, après la critique de l'économie, il fallait encore conclure. Appuyé sur la méthode hégélienne, mais qui ne marchait plus a priori sur la tête, Voyer dut dépasser le négatif, et extraire de l'indétermination le principe de son objet, qui était le monde. C'est ainsi que Voyer révéla, comme principe du monde, la communication. Trois ans plus tard, en 1982, non sans avoir défendu sa critique de l'économie et continué à développer le concept de communication par rapport à celui d'aliénation, il se tut à son tour.

Les conclusions de Voyer paraissent comme l'incendie dont la théorie situationniste n'est plus que les allumettes. La théorie situationniste, qui avait paru aussi altière que son ton, n'était en vérité qu'un début d'interrogation issue du bon sens et de l'indignation consécutive à quelques inauthenticités et quelques injustices dominantes. Mais la théorie de Voyer fait éclater la mondanité qui a tant freiné la pensée situationniste : autant dans le fond et dans la forme, elle fonde une exigence, un marche-ou-crève, qui éradique bien des compromis postsitus. La théorie de Voyer commence à faire mentir la modestie, encore toute situationniste, de son auteur : non, la théorie n'est pas ce qui est trop court. D'ailleurs, si on regarde attentivement ce qu'est l'artillerie, on est tout de même obligé de convenir qu'à la guerre c'est l'artillerie qui porte le plus loin ; à l'exception, il va de soi, de ce qui commande l'artillerie : la pensée.

Le monde s'est vengé de Voyer, qui pensait se venger de lui. En évitant le spectacle, il a eu la censure du silence. Les gardiens de sa théorie, les seuls qui l'ont rencontrée, ont été ses ennemis, postsitus. Les uns ne l'ont pas comprise, et ils sont excusables, parce qu'elle est non seulement choquante, mais difficile ; mais la majorité a refusé de comprendre, parce que la difficulté d'une théorie n'est pas dans les mots ou dans les phrases, mais dans l'exigence dans la vie. Le monde a continué comme si Voyer n'avait rien dit. Si bien que dix ans après, lorsque la critique lui est enfin retournée [1], le monde avait réduit Voyer au silence qu'il avait critiqué dix ans plus tôt. Comme il l'avait énoncé lui-même, en l'appelant la loi de l'histoire : « Malheur aux vaincus. »

 

 

Mesrine n'est pas radical par une théorie qu'il aurait construite ou propagée. Et j'ai autant de méfiance des témoignages directs par rapport à lui que par rapport à Voyer, parce qu'il est devenu une sorte de mythe, et que si ceux qui en parlent ne sont pas des mystificateurs, ils sont généralement des mystifiés, ce qui fausse tout autant le jugement. Je ne peux donc utiliser qu'une seule source pour parler de Mesrine : son autobiographie, parue en 1977, et intitulée 'l'Instinct de mort'.

Mesrine y raconte sa vie de truand. L'anachronisme le plus frappant y est sans doute le milieu fermé duquel le truand fait partie, tant la frontière en a aujourd'hui été déformée voire effacée à bien des égards, en particulier par l'essor de la drogue. Et ce qui va déjà dans le sens de la dilution du « milieu », c'est la façon dont Mesrine y entre. Il n'est pas issu de la famine ou de l'orphelinat, mais d'un père petit patron ; il n'y a pas un événement marquant qui l'aurait « jeté » dans le crime, mais un cheminement imperceptible et, pour ainsi dire, continu. Son peu de prédispositions nécessaires est fort courant : une fascination précoce pour les armes à feu, et un goût prononcé pour la bagarre physique. Quoique embrassant très tôt la carrière où il a fini par exceller, Mesrine est l'exemple vivant de la proximité du « milieu » avec le milieu de la société, et avec quel concours de circonstance ordinaire tout un chacun peut devenir un extrême supposé impensable. Tout cabotin qu'il est parfois, c'est sans ostentation que Mesrine montre que devenir ennemi public no 1 n'est pas le fruit d'une qualité particulière. Si, pardon, une, un peu paradoxale d'ailleurs : il est nécessaire et suffisant d'être extrêmement honnête. Et la première étape de cette honnêteté est la plus difficile à passer : celle de devenir plus honnête que la société hypocrite qui prétend nous enseigner cette vertu en la plaçant dans un code de lois inique, contradictoire, et trafiqué sans cesse. Car le citoyen moyen y obéit parce qu'il se satisfait également de cette relativité de l'honnêteté.

Ensuite, la vie de Mesrine est comme une carrière dans un milieu professionnel particulier. Il prend soin toujours de se situer dans ce milieu, parce qu'il le connaît, et ne prétend pas connaître le monde. Souvent, il met l'accent sur son « professionnalisme ». De son milieu, il a l'estime mitigée qu'a le meilleur de la classe par rapport à la moyenne. A deux reprises, il a tenté des sortes de stages de plusieurs mois dans le monde extérieur, c'est-à-dire dans le salariat légal. Quoi qu'il en pense, il n'y a pas été plus mal reçu que la majorité de ceux qui y passent toute leur existence. Habitué à un respect dû à son excellence dans son milieu, il traverse le salariat ordinaire frustré, mais toujours modeste. D'ailleurs, si ce milieu-là ne lui paraît pas enviable, il ne lui paraît pas non plus invivable. Et ce grand voleur et tueur sera positivement indigné qu'on ait pu l'accuser de voler et d'assassiner une civile lambda. Il appelle « crapulerie » aussi bien cette accusation que ce de quoi on l'accuse.

On chercherait en vain dans 'l'Instinct de mort' des références concrètes aux grands bandits du passé, de Robin des bois à Bonnot en passant par Lacenaire ou Ravachol ; pas plus n'y est-il question des mouvements de révolte passés ou présents. Les événements de 1968, par exemple, pendant lesquels il avait trente-deux ans, n'y sont évoqués à aucun moment. On ne sait pas explicitement s'il avait des sympathies politiques, et il ne parle pas de religion, ce qui ne laisse supposer qu'il en ait eu une ni le contraire. Très tôt par contre, il a pris et nommé la « société » comme l'objet de sa vindicte. Cette « société » est pour lui l'ensemble d'une logique, personnifiée par la bureaucratie et son bras armé, et caractérisée par une mesquinerie, une sécheresse et une étroitesse de vue et de vie, un ressentiment permanent et acharné, qu'il trouve concentrés dans le système pénitentiaire et d'insertion. Il reconnaît avec une lucidité désabusée combien cette société qui le dégoûte transforme ses prisonniers en ennemis irréconciliables, et ses ennemis irréconciliables en prisonniers, dans un cercle vicieux absurde. Cette règle, d'accord, il l'admet, mais il faudra que ses ennemis admettent ce qu'il y met : une grande colère.

L'œuvre de Mesrine est son code de vie. C'est un certain nombre de règles qu'il s'est imposées et qu'il a tenté d'imposer aux autres. Mesrine n'est pas un Solon. Ces règles sont en partie fortuites, en partie dictées par les règles ambiantes, en partie issues de son expérience. En cela il est comme tout le monde : chacun est obligé d'étendre ou de détourner la loi en fonction de sa situation particulière. Mais ce qui différencie Mesrine, c'est que même là où ses lois devenaient dures, pour d'autres ou pour lui, il a conclu qu'il ne devait pas transiger ; et qu'il les a fait connaître publiquement, par son livre, malheureusement à la fin seulement. Car la grande difficulté de nos règles, à chacun, c'est que même là où elles nous paraissent indiscutables, évidentes, l'autre ne les connaît et ne les partage peut-être pas. Si j'avais rencontré Mesrine, par exemple, sur le bien-fondé du meurtre, nous serions probablement tombés d'accord ; mais si la rencontre avait tourné autour du respect de la famille, nous serions certainement devenus ennemis. Mesrine avait une adoration pour son père et pour sa fille, et jamais l'institution de la famille ne lui a paru être le fondement de ce qu'il détestait dans la « société ».

Il appelait le choix de sa vie l'« aventure ». Et ce n'est pas une aventure idéalisée ou touristique. C'est une mise élevée pour un bénéfice hypothétique. Pour simplifier : le plaisir, le bénéfice, c'est la liberté (où attaquer des banques devient un délassement) ; la mise, le prix à payer, c'est la prison (où s'évader devient la préoccupation principale). Quelques grands principes sous-tendent cette aventure non idéalisée. D'abord vient le respect de la parole. Cette règle simple est la plus partagée, en intention. Tous les Etats et toutes les religions font du respect de la parole, donc de la vérité, un commandement. Mais ce qui fait l'honneur et la grandeur d'un Mesrine, c'est que, contrairement aux institutions et à la plupart des particuliers, quelle que soit la tentation, quelle que soit la menace, il tient sa parole. Quand il promet une vengeance dans une colère, c'est une parole. Ainsi avec une témérité suicidaire a-t-il attaqué un pénitencier dont il s'était évadé ! Sa réputation de rigorisme, qui pour lui était de la simple dignité, lui a valu lorsqu'il était en liberté, mais ensuite même lorsqu'il retournait derrière les barreaux, que les journalistes en parlent avec précaution, ce qui, en cette moitié de siècle, et à la suite d'une méthode contraire, n'était jamais arrivé qu'à Staline ; et dans les derniers mois de sa vie, il a été l'un des hommes les plus populaires de France.

L'amitié était son second principe intangible. Lorsqu'un homme est un ami, on ne pose pas de questions, on fait confiance. On peut tuer ou se faire tuer pour lui. L'amitié chez Mesrine semble l'avoir toujours emporté sur l'amour, l'ami a toujours priorité sur l'amante. Presque aussi ancien que le respect de la parole, ce principe est beaucoup discuté. Le sociologue Luhmann avance cette curieuse thèse que, dans la codification de l'intimité, amitié et amour seraient « partis à égalité » au début du XVIIIe siècle, mais qu'ensuite c'est l'amour qui l'a emporté. De trouver le contraire chez Mesrine, qui pourtant semble avoir été un sanguin, rappelle l'archaïsme du « milieu », cette société fermée que beaucoup de romans et de films ont tenté de présenter comme une sorte de chevalerie.

Le respect de la parole et de l'amitié ne sont tenus chez Mesrine que grâce à un courage rare, et à une lucidité extrême soutenue par une intelligence très entraînée. Mais ces grandes qualités ne sont devenues exceptionnelles que parce que Mesrine a fait tomber tôt deux blocages inhérents à notre éducation, et qui même chez les autres hors-la-loi professionnels ne semblent que rarement dépassés. En premier, il considère que l'offensive est aussi légitime que la défensive, qu'il n'y a aucune culpabilité à attaquer avant l'ennemi ; en second, et en corollaire, que tuer n'est pas une faute, quand il s'agit d'ennemis. Il identifie deux sortes d'ennemis à tuer : ceux de son milieu qui manquent à la parole, à l'amitié ou au respect ; et ceux qui sont payés par la société pour porter les armes contre les voleurs et les tueurs comme lui.

En publiant 'l'Instinct de mort', Mesrine a été aussi honnête et courageux que dans ses autres actions. Il exposait ses opinions, mais aussi ses crimes, ses évasions et ses intentions. Aussi, lorsqu'il réussit sa quatrième et dernière cavale, il n'était plus question de remettre en prison un homme aussi honnête (je rappelle qu'attaquer une banque, une bijouterie, une paie d'entreprise n'est malhonnête que pour le parti des banquiers, bijoutiers et chefs d'entreprise, qui sont, eux, considérés comme malhonnêtes par tous les autres partis), d'aussi dangereux exemple, qui s'était hautement affirmé « en guerre » contre la société. Le 3 novembre 1979, la police française lui a tendu une embuscade fatale, contrairement aux lois de cet Etat, et conformément aux accusations de Mesrine : si sa loi est la parole de la société, c'est Mesrine qui était le garant de la parole, de la vérité. Il n'a manqué que la capacité de surmonter les préjugés légaux et moraux pour que cette preuve ne soit portée dans la rue que par une grande colère des silencieux, qui venaient de perdre un de leurs rares porte-parole qui n'avait pas usurpé leur voix.

 

 

J'ai toujours trouvé une désuétude touchante dans le sérieux avec lequel Paul Mattick léguait à la postérité les biographies de ses compagnons d'armes d'un mouvement disparu, le mouvement conseilliste du début du siècle. Korsch, Pannekoek, Rühle ornaient cette galerie pour une certaine camaraderie et une nostalgie certaine. Il s'en faut beaucoup pour que mon évocation de Voyer et Mesrine y ressemble. D'abord, je n'ai connu personnellement ni l'un ni l'autre, ce dont, d'ailleurs, je n'ai jamais eu l'occasion ni le désir. Ensuite, je ne fais pas partie de leur génération, ni par l'âge ni par l'univers de références. Je me sens au contraire partie d'un mouvement qui, le premier, et c'est l'une de ses rares victoires, a su rejeter le cheffisme et le vedettariat, insuffisamment cependant pour le bannir de l'ensemble de l'époque.

Une grande zone non officiellement balisée nous laisse a priori libres de nos comportements, de nos buts et de nos rapports, entre nous et avec la société. Plus les règles informelles de cette zone floue s'avèrent des lois hypocrites dissimulées en vacance de lois, plus nous avons besoin de modèles pour construire et justifier nos existences. Les générations révoltées depuis la révolution en Iran, quand elles trouvent dérisoires les modèles que leur assène la « culture », et puisqu'elles ont refusé assez efficacement que leurs propres actes de révolte ne soient des tremplins de carrière, cherchent leurs modèles dans le passé proche. L'éloge de Voyer et de Mesrine contribue d'abord à achever ce besoin, qui est ainsi rétroactif. En présentant de manière positive la radicalité passée, on dit surtout qu'elle est passée. Ceci est facile à constater par le contenu même : seule la Bibliothèque des Emeutes pouvait faire l'éloge de Voyer, parce qu'elle est seule à l'avoir critiqué selon sa propre méthode ; quant à Mesrine, il est mort, et l'industrie du cinéma, qui a pu s'en emparer impunément, mais avec profit, a elle seule calibré l'étendue de sa défaite. Du point de vue de la révolte, que Mesrine ait pu entrer dans le spectacle, en héros, n'est pas une force de ce spectacle, mais bien une faiblesse de Mesrine, ignorant de la critique du spectacle qui commençait en son temps, et qui aujourd'hui fait expulser le moindre journaliste de la moindre émeute, du moindre acte de révolte. Voyer a pu être tu, et Mesrine crié, par les mêmes menteurs contre lesquels ils avaient, chacun, déclaré vouloir se venger. Que dalle : c'est d'eux que la « société » au sens Mesrine s'est vengée.

Aujourd'hui, les enfants de Voyer et Mesrine se sont rencontrés. Ils véhiculent d'abord une vieille exigence, que partageaient Voyer et Mesrine : l'unité de la parole et de l'action, de la théorie et de la pratique. Les situationnistes avaient proclamé l'intangibilité de cette loi, mais essentiellement en réaction à une époque où le théoricien du monde pouvait proclamer un changement radical des conditions existantes à heure régulière, chaque jour, en terrasse des Deux Magots. En affirmant que l'excellence de leur pensée était celle de leur vie, et vice versa, preuve délivrée en 68, ils ont rétabli, une dernière fois, l'authenticité et l'intégrité de l'individu, pouvant être compris comme étant en puissance l'individu total de Marx, ou l'homme universel à la connaissance encyclopédique. Mais déjà la révolution en Iran a montré les progrès importants de la séparation entre pensée et pratique, qui continuaient. De la même façon, et au même moment, les différences mêmes entre Voyer et Mesrine, qui les situent aux antipodes l'un de l'autre, vérifiaient que cette séparation continuait partout à progresser au rythme de l'aliénation. Et les situationnistes eux-mêmes, ennemis de ce monde, y meurent tranquillement de vieillesse, couverts des lauriers de leurs sages renoncements. De sorte que penser comme Voyer en vivant comme Mesrine est bien un fantasme d'orphelins qui n'ont pas su critiquer leurs géniteurs.

Les voici en train de discuter du monde, contrairement à Mesrine. Les voici en train de discuter de leur vie, contrairement à Voyer. Mais pour comprendre ce monde, il faut du temps, et un bon observatoire, il vaut mieux passer inaperçu dans la foule qu'y manifester sa furie ; mais attendez, quels étranges principes, ennemis de ce monde ne sommes-nous pas ennemis de la docilité de cette foule, et la compréhension de ce monde n'est-elle pas si évidente qu'il n'est nullement nécessaire d'y choisir un lieu plutôt qu'un autre et que la patience en paraît une qualité ennemie ?

La radicalité de Voyer et de Mesrine est proportionnelle à leur courage. Le courage de Mesrine est mieux connu, il correspond à l'acception courante du courage, qui est le courage physique. C'est l'intégrité physique qui est jouée, la vie, en détail et en entier. Ce courage est assez fréquent, mais Mesrine y a excellé, parce qu'il l'a fait durer longtemps. Ceux qui risquent leur vie le font généralement une fois, ou pendant l'âge où ils sont « inconscients » ; mais Mesrine a pris autant de risques pendant vingt ans, sans en altérer le goût. Il a fait preuve d'un courage commun, mais de beaucoup de courage commun.

Voyer a fait preuve de peu de courage, mais d'un courage rare. C'est le courage des idées. Mesrine, par exemple, ne critique de ce monde que son imperfection : c'est un monde qui dit qu'il faut respecter la parole et l'amitié, mais qui ne le fait pas. Les causes de cette contradiction ne le préoccupent pas. Il est juste de voler et de tuer, ce monde le fait aussi, et il est juste de se venger de ce monde, comme ce monde se venge de ceux qui volent et tuent ses défenseurs. Mesrine ne veut pas bouleverser ce monde, encore moins l'achever, le réformer semble pouvoir suffire. Voyer va beaucoup plus loin. En critiquant l'économie, ce sont des croyances profondes, des hiérarchies de valeurs qui s'écroulent. En appliquant le négatif à Marx et aux situationnistes, ce sont les perspectives de l'histoire humaine qui sont modifiées. Ce qui paraissait sûr aux plus critiques est à son tour critiqué ; l'assurance que nous avons des choses et des gens ne repose plus sur ce qui a été dit et fait, mais sur ce qui va être dit et fait, non plus sur le passé, mais sur l'avenir. Le risque n'est pas essentiellement la mort, mais d'avoir tort, l'enjeu n'est pas la vérité formelle, mais la vérité de fond.

Dans la guerre contre ce monde, ces deux attitudes s'avèrent aujourd'hui contradictoires. Si ma vie est le centre de cette guerre, alors que m'importent les lointains discours de Voyer, que m'importent les perspectives de l'histoire. Le plaisir de Mesrine, l'honneur et le goût de la bagarre, de l'aventure, voilà en quoi consiste cette guerre. Mais si la réalisation de ce dont je suis une partie est l'essentiel, alors le plaisir est celui de l'idée (il est étonnant à quel point cette sensation particulière de plaisir est ignorée ou niée comme s'il s'agissait d'une sorte de perversion), et j'ai le goût de la victoire, de la logique. Dans cette guerre, Voyer a la place du stratège, derrière les lignes, et Mesrine celle du baroudeur, devant les lignes.

L'époque où l'insurrection en Algérie rétrograde dans une guerre, et où la même usure substitue la grandeur d'une perspective à l'acharnement d'un corps à corps sanglant dans les townships d'Afrique du Sud, les principales villes du Cachemire et les quartiers autonomisés de Mogadiscio, est une époque où le goût de la tactique, qui est l'art de la bataille, est en abondance, alors que le plaisir de la stratégie, qui est l'art de la guerre, est en pénurie. Les baroudeurs sans stratégie, battus en détail, non seulement sont battus, mais affaiblissent ceux qui, en grand nombre, sont restés un pas en arrière. Devant les glorioles tragiques et vaines, il manque de savoir dans quelle direction il faut attaquer. Si elle est moins clinquante, si elle éblouit moins l'autre sexe que l'attaque directe et particulière, cette indication est la plus précieuse, la plus recherchée.

C'est pourquoi Jean-Pierre Voyer survit à Jacques Mesrine.

 

 

 

[1] En 1991, à la suite d'un article de Jean-Pierre Voyer dans le journal 'l'Imbécile de Paris', Adreba Solneman entreprend cette critique en même temps que paraît 'Du 9 janvier 1978 au 4 novembre 1979'. (N.d.E.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 1995

       

 

       
   


Post festum
 

 
         
           

 

 

Il n'est pas dans les méthodes des auteurs de cet ouvrage de se répandre en éloges, et quand ils se font violence dans ce sens, comme pour Voyer et Mesrine, ils en sont assez justement punis. Mesrine étant mort, il ne nous a pas contredits ; mais Voyer a continué de survivre, apparemment dans l'unique but de démentir les généreuses louanges de la Bibliothèque des Emeutes.

La correspondance entre Voyer et Adreba Solneman, dans 'l'Imbécile de Paris' en 1991 et au-delà de ce sinistre journal, qui avait permis que Voyer publie trafiquée la première lettre d'Adreba Solneman puis s'était bien gardé de faire connaître le désaccord de ce correspondant, s'était terminée par la fuite éperdue de Voyer, qui devant les critiques massives de son interlocuteur implorait qu'il le laisse libre de son silence, sans quoi Adreba Solneman serait un « oppresseur ». Le courage de la critique, que Voyer avait montré contre Debord, et dont le texte ci-dessus le gratifiait encore, l'avait déjà déserté au moment d'être à son tour critiqué.

En 1995, les membres de la Bibliothèque des Emeutes pensaient que Voyer était simplement devenu un vieil arbre mort qui avait donné jadis quelques beaux fruits, et nous le pensons toujours. Mais ce que les auteurs de 'Mesrine et Voyer' ignoraient, c'est que dès 1992 Voyer avait fait paraître une édition de ses articles de 'l'Imbécile de Paris' dans un ouvrage éponyme, en y incluant la partie de la correspondance avec Adreba Solneman qu'il avait déjà manipulée dans le torchon en question. La seconde partie, qui est la partie critique (on en trouvera l'essentiel au chapitre suivant dans 'Fin de la communication infinie'), n'y est pas seulement évoquée, si bien que Voyer, qui s'était débiné si piteusement, paraît même, dans sa propre édition, avoir eu le dernier mot ! Les tiers qui auraient été intéressés par l'échange n'auraient pas pu savoir que la dispute ne s'était pas arrêtée là, encore moins qu'elle commençait seulement, et qu'elle aboutissait à une critique de fond en comble de l'ensemble de la théorie de Voyer.

En 1998, nous avons découvert cette falsification caractérisée. Incrédules, nous avons d'abord accusé l'éditeur - les Editions Anonymes - avant d'acquérir la certitude que Voyer lui-même avait voulu cette falsification, dont le but était seulement de soustraire sa théorie dépassée à la critique. Par la suite ce vieillard stérile et fourbe s'est distingué par d'autres manipulations et falsifications, toujours dans le but de mettre en scène sa propre excellence et de dissimuler ce qui montrait ses limites. Il en est même réduit à citer sa carpette d'éditeur, qui fanfaronnait que les réponses de Voyer, c'était comme les couilles : certains en avaient, d'autres pas. Les réponses de Voyer, c'est en effet comme les couilles : quand il répond, c'est qu'il n'y en a pas besoin, et quand il ne répond pas, c'est parce qu'il n'en a pas.

Ce n'est donc que depuis 1998 que nous savons que Voyer avait renoncé à la vérité formelle en même temps qu'il avait renoncé à la vérité sur le fond, en d'autres termes qu'il a commencé à falsifier dès qu'il a été incapable de remettre en jeu sa théorie. Depuis, avec une prudence toujours marquée de la même incrédulité, nous constatons que les coups d'esbroufe et les petits lissages pour la galerie émaillent déjà sa théorie passée, dont nous étions encore si imprégnés en 1995. Nous avons constaté également que si « Les conclusions de Voyer paraissent comme l'incendie dont la théorie situationniste n'est plus que les allumettes », ces conclusions-là n'étaient pas les véritables conclusions de Voyer. Il faut s'y résoudre : Voyer a dépassé les situationnistes dans la théorie, puis dans la compromission et la malhonnêteté. Aujourd'hui, ce sympathique caractériel a des suivistes qu'il flatte, se trouve des faire-valoir pour ressasser publiquement ses vieilles théories déjà obsolètes, et ne travaille plus qu'à sa célébrité posthume, en fuyant toute confrontation véritable. Autant l'ensemble pouvait encore paraître subversif en 1995, autant, en 2001, la plus juste désignation de l'œuvre de ce théoricien devenu falsificateur est : théorie de la résignation.

Voyer a donc connu la mésaventure rare d'être ce bref météore dans le ciel de « la théorie » qui a brillé seul pendant vingt ans sans réussir à percer l'obscurité, et qui commence seulement à sortir de l'ombre au moment où, définitivement réfuté sur sa théorie et démasqué sur ses méthodes crapuleuses, il est devenu un des plus méprisables déchets de son temps.

Le détail de la correspondance Adreba Solneman-Voyer est exposé sur le site de l'observatoire de téléologie (www.teleologie.org). A cette même adresse peut être retracé l'arsenal de défenses honteuses initiées depuis 1998 par l'éditeur et quelques autres suivistes de Voyer, qui ont tenté de l'innocenter, de protéger sa fuite et d'ensevelir les questions fondamentales posées par la téléologie moderne à travers divers procès d'intention, inventions, calomnies et falsifications, encore et encore.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2001

     
         

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