LA PAIX SOIT SUR LES VIEUX FALSIFICATEURS BIENVEILLANTS

 

 

1. Le wagon de queue de la téléologie

Le wagon de queue de la téléologie est de loin le plus encombré. C'est lui d'ailleurs qui ralentit l'ensemble. On y trouve pêle-mêle des questionneurs maladroits qui rentrent et qui sortent, des calomniateurs plus ou moins doués, des admirateurs éphémères, quelques suivistes négatifs. Parfois même l'un d'entre nous vient y purger sa mélancolie ou ses doutes intestinaux.

Le 17 février dernier, jour de la plus grosse émeute depuis le début de 2003, à La Paz, un petit vieux s'est accroché à ce dernier wagon. C'était Papy Voyer, une vieille connaissance, falsificateur notoire et pathologique, mais totalement inoffensif pour tout le reste. Depuis qu'il est définitivement gaga, on l'insulte avec affection, ce vieux fourbe dont l'intelligence a seulement dégénéré en ruse et en capacité autiste à ergoter. Personne ne nous croira aujourd'hui, mais quand il était jeune Voyer avait même des idées. Avec la sénilité, ces idées ont dégénéré, comme son intelligence, en fixettes stridentes et risibles. Allez vieil enculé, accroche-toi bien au wagon de queue.

C'est encore sur sa principale marotte que ce déchet humain essaie de nous interpeller, de s'agripper à la dernière porte : l'économiste existe ? ou non ? et qu'il formule de manière plus affirmative et fermée : l'économie n'existe pas. L'idée nous a toujours paru sympa, même si la formulation, dans le meilleur style provocation de publicitaire, ne tient évidemment pas la route une seule seconde. Malheureusement, après avoir transformé l'idée en formule, le vieillard s'est obstiné à vouloir justifier la formule. Depuis il a été obligé de diviser « économie » en deux, Economics et Economy, et depuis il parcourt ses textes à l'envers pour dire que dans un cas, il pensait bien sûr l'un et dans l'autre cas, il pensait l'autre. Et au lieu de reconnaître modestement qu'il n'avait pas été clair, il traite de « mal comprenants » ou de « malveillants » tous ceux qui n'auraient pas bien attribué l'un ou l'autre « économie », et non content de ces pets liquides (on comprend pourquoi il admire les pète-sec), il attribue ces catégories qu'il a dans le cul aux autres, et notamment à nous. Là, notre usage d'« économie » signifierait en vérité Economy, là c'est Economics qu'il faudrait lire. Et comble du ridicule : c'est pour prouver que c'est nous qui n'avons pas compris ses sacro-saints bredouillis informes et retrafiquotés aujourd'hui qu'il nous les attribue. Eh non : là où les téléologues disent économie, ce n'est certainement pas l'une ou l'autre des deux divisions de Papy qu'il faut entendre, quand bien même elles seraient justifiées par le dictionnaire fait par les économistes.

Mais, pour rester dans cette insignifiance, Papy affirme aujourd'hui qu'Economics existe, et Economy aussi. Car la quadrature du cercle n'est toujours pas résolue : comment justifier la connerie à laquelle il s'agrippe comme au dernier wagon, « l'économie n'existe pas » ? Déjà, tout Economics existe. Tout Economy existe aussi, désormais (il va encore nous dire que c'est ce qu'il a toujours pensé, le vieux menteur, parce qu'il voudrait que ses corrections soient rétroactives), mais ce qui n'existerait pas c'est désormais « la chose sociale » qui correspond à l'« ensemble » « Economy ». C'est pour de telles arguties byzantines qu'on fait monter des comiques dans le dernier wagon. Pour relancer un cycle complet de recherches sur l'économie voyériste, nous faisons donc officiellement la demande à notre grabataire préféré : qu'est-ce qu'une chose ? Sache ou Ding ? Dong ou rtorte ? Et après, mais dans le cours du mouvement, et conséquemment par son côté non formulé dans le paragraphe précédent : qu'est-ce qu'une « chose » qui serait en plus « sociale » ? ou bien : qu'est-ce qu'une chose qui ne serait pas sociale ? Ensuite, nous aimerions bien savoir, dans toute cette confusion pontifiante, sachant qu'Economics existe et qu'Economy existe aussi, et que tous deux sont bien ce qu'on appelle plus justement en français d'un même nom, économie, si les disciples en short peuvent toujours soutenir, avec la bonne vergogne des bien comprenants pête-liquide, que l'économie n'existe pas. Parce que là, récapitulons : le gros Economics de l'économie existe comme nous l'avons toujours dit mais pour d'autres raisons, un bout hypertrophié créé par les économistes et repris par l'enculé comme un mort de faim, Economy, existe aussi, comme nous l'avons toujours dit mais pour d'autres raisons, mais c'est seulement le rapport entre ce petit bout inventé et la mystérieuse « chose sociale » qui n'existerait pas. Il est vrai que la mystérieuse « chose sociale » (décalcomanie maladroite d'une description téléologique de l'économie : construction sociale consciente) n'existe même pas dans le dictionnaire. La formule qui découle de cette impuissance alambiquée risque en tout cas d'être moins choc que le fort beau « l'économie n'existe pas », qui a pour seul tare d'être complètement faux. D'ailleurs, pour déniaiser les croyants pour qui l'économie serait, en tant que telle, quelque chose de concret, nous proposons la formule suivante : « l'économie est une religion », qui a au moins le mérite d'être rigoureusement juste.

Lorsque nous nous étions intéressés publiquement à cette question de détail, nous avions facilement mouché ce vieux truqueur carriériste de la théorie, sa petite coterie de ratés et quelques-uns de ses suivistes (cf : 'Existence et réalité (pour commencer)' et 'Négation de la négation de l'économie'). Nous avions rapidement dépassé l'étroite et fétichiste problématique de l'économie en mettant l'accent sur ce que sont l'existence et la réalité, et la dangereuse perspective qui découle d'une conception téléologique de l'existence et de la réalité. Le pitoyable Voyer construit donc son agripage de wagon du 17 février sur le fait que nous ne l'aurions pas compris, premier recours de toujours des illuminés, des faibles et des imbéciles. Ce prétentieux si démuni entreprend la périlleuse démonstration de notre incompréhension en affirmant par ailleurs qu'il ne nous a pas lus depuis dix ans (mais que selon lui nous dirions toujours la même chose ! Qu'est-ce qu'il en sait, le menteur ?), alors que nous avons expliqué ce qu'il n'avait pas compris sur le sujet depuis ! Devant cette ignorance crasse de ce que nous pensons (il feint de se fier à des digests faits par ses suivistes) et qui se croit permis de consternantes « démonstrations » sur ce que nous pensons, nous sommes, par contre, tout à fait autorisés à affirmer que c'est lui qui ne nous a toujours pas compris, pas plus qu'il y a douze ans, où il avait encore l'honnêteté de l'avouer. Car pour nous comprendre, il faut au moins nous lire, même s'il n'est pas nécessaire de le faire sept fois comme le prétend d'un bon mot bidon ce vieux maniériste aigri, qui seraient selon lui le minimum pour critiquer quelqu'un. A l'évidence, il ne sait donc toujours pas ce qu'est l'existence, l'économie, la réalité, la religion, l'aliénation, le concept, la pensée. A l'évidence, depuis que ce vieux carriériste raté a expurgé toute réalité des culs-de-sac de ses incontinentes méditations économistes, il ne sait pas en quoi nous avons continué de révéler le sens de ces termes, en dépassant largement sa vision étriquée que nous connaissons bien, nous. A l'évidence, il ne sait donc pas encore que ce qu'il n'a pas encore fini de formuler sur l'économie (c'est pas demain la veille) n'est qu'un cas particulier dont nous avons tiré, depuis un certain temps déjà, la généralité. A l'évidence, enfoncé dans son dada minuscule, prétentieux et strident sous ses lourdes œillères sarclées de rêves de reconnaissance, il a perdu l'honnêteté, le goût et l'intérêt de la bagarre et du négatif, et comme nous l'avons dit, l'intelligence ; il lui manque depuis plus longtemps encore la hauteur, le recul, la sérénité, la grandeur d'esprit.

 

2. La dialectique des enculés est sans doute une « chose sociale » puisqu'elle encule la dialectique

L'autre marotte principale de ce vieux frimeur qui n'a plus les moyens, c'est la falsification. Tripatouiller, manipuler, truquer est en effet la seule possibilité pour ce vieil enculé de tenter de faire encore illusion sur les arguties comiques décrites plus haut. Et si nous répondons ici à la tentative minable d'une telle nullité de faire un semblant de réponse à la position téléologique sur le détail qu'est l'économie, ce n'est pas à cause de ses « arguments » sur le fond, mais parce que cette nullité ne peut pas s'empêcher de nous falsifier.

Il met donc bout à bout une succession d'interventions de quelques suivistes de sa secte contre nous et il les annote de son petit pinceau aigrelet et laborieux. C'est un vieux procédé de propagandiste de troisième zone : on condamne au premier degré à partir de citations et de commentaires fait par des adversaires convaincus, mais jamais sur ce que répond celui qu'on veut ainsi calomnier. Caution de l'ignorance, ce type de malhonnêteté intellectuelle prétend juger d'un contenu sans en avoir pris connaissance, sur la foi de bouts de rapports hostiles et démentis. C'est comme si on jugeait de Ben Laden en restant au premier degré de ce qu'en dit la presse américaine, et en refusant absolument d'écouter ce qu'il a répondu lui-même. Il est vrai que c'est là la forme du procès telle qu'elle se généralise actuellement dans le société de la communication infinie, dont le résigné Voyer a été le premier théoricien.

La première règle, la seule qui compte, c'est de ne jamais inclure nos réponses dans les efforts limités de ces seconds couteaux : toute la thèse développée minutieusement s'effondrerait toute seule. Pour tromper les tiers, c'est la condition sine qua non : ne pas laisser la parole à ceux qu'on veut calomnier. Mais comme l'arrangement manipulateur, la mise en scène du faux, est la seule passion qui reste à Voyer, ce n'est pas l'impression qu'on en retire : les contradicteurs en question nous citaient à l'occasion et donc on a l'impression que cette sortie de contexte, partielle et limitée, destinée à un autre objet que ce qui intéresse Voyer, suffit au fond de notre position.

La suite des textes est apparemment chronologique, mais apparemment seulement. A la fin, il y a un texte qui s'appelle 'On Voyer' signé Hate Company, qui aurait dû être au début. Mais remettre ce texte initial à la fin sous prétexte que Hate Company y fait référence – toujours sans notre réponse – signifie qu'à la fin on est resté comme au début, et par excellence que les accusations que nous lançait ce Hate Company dès le départ sont toujours valides, trois ans et une correspondance après avoir été démenties. C'était parce que ce Hate Company avait parlé légèrement de la téléologie que nous avions décidé de ne pas le laisser libre de cette désinvolture d'ignorant ; c'était donc un début. En mettant le début à la fin, on inverse complètement notre position : c'est ce à quoi nous avions répondu qui est maintenant présenté comme étant sans réponse, c'est le commencement que nous n'avions pas voulu laisser passer qui est maintenant la conclusion que nous laissons passer. Voilà encore un vieux procédé de falsificateur.

Cette première manipulation, cependant, n'est pas une falsification. C'est seulement un petit acte propagandiste pour soutenir une thèse trop faible par elle-même. Mais la seconde manipulation est non seulement une falsification, mais la confirmation d'une falsification déjà dénoncée :

Le même Hate Company renvoie par un hyperlien, dans l'un de ses messages, sur un message de l'éditeur de Voyer, l'enculé et falsificateur von Nichts, intitulé 'La crue du siècle'. A l'époque, donc l'année d'avant notre échange avec Hate Company, le falsificateur von Nichts avait publié sur le même site Internet où tout se passe un message intitulé 'Ici radio Londres, les Français parlent aux Français'. Nous avions aussitôt signalé avec véhémence que certaines citations de ce texte, en particulier toutes celles qui nous étaient imputées, étaient fausses, dans la lettre et dans l'esprit (cf. 'Les progrès d'un falsificateur'). Dans sa 'Crue du siècle', l'enculé von Nichts se défendait d'avoir truqué sur le fond une citation de Voyer qu'il avait augmentée d'une parenthèse, en occultant le fond de ce que nous avions dit, qu'il avait falsifié et n'avait toujours pas compris. Tout ce que dit Voyer dans son montage du 17 février 2003 prouve d'ailleurs que lui et sa secte sont restés au même point d'incompréhension sur le fond, principalement parce qu'ils sont restés en arrêt comme des chiens sur la marotte économiste du vieillard, face à une réponse qui la dépasse.

Mais dans ce montage manipulateur est inséré le texte intitulé 'Ici radio Londres…'. Or cette insertion vient après la dénégation citée par Hate Company dans 'La crue du siècle'. Et toujours bien entendu sans nos fermes réponses à ces ordures. Ce qui donne l'impression, dans le texte du 17 février, même si on lit les dates dans ce fil déjà long, tortueux et ennuyeux, que von Nichts a d'abord prétendu qu'il ne falsifiait jamais sur le fond, et que par conséquent le texte qui vient ensuite ne peut être que juste sur le fond, a fortiori. C'est-à-dire que la falsification sur la lettre et sur l'esprit est ici non seulement répétée (sans les dénégations furieuses des falsifiés), mais validée, confirmée, bétonnée. On observera que l'insertion d''Ici radio Londres' dans le montage manipulateur de Voyer ne sert en rien le propos et n'a pas même la justification de reproduire un texte indiqué par un hyperlien : les deux buts de l'opération sont de réaffirmer que nous pinaillons sur la forme (là où l'imbécile ne comprend pas le fond, il croit et prétend qu'on pinaille sur la forme), ce qui est déjà lourdement tartiné dans tout le reste ; et surtout de confirmer, avec l'insolence des faibles, que la falsification peut très bien passer, d'autant plus qu'elle vient maintenant, quatre ans après, dans un lieu – le site de l'enculé – où elle est à l'abri des démentis. Comme toujours, en lâche et en truqueur, Voyer ne répond que là où il peut manipuler et falsifier en paix. Dans sa paisible cybermaison de retraite, entre deux manipulations de faussaire et d'escroc intellectuel, il geint là que nous voudrions lui nuire. Encore heureux qu'on veuille nuire à une pareille salope, depuis que nous avons appris en 1998 qu'elle en était devenue une : has been qui met en scène les misérables louanges de son fan-club démuni (en se gardant bien de signaler comment ce fan-club a été torché, en entier et en détail), arriviste littéraire, menteur, falsificateur, prétentieux crétin, théoricien de la résignation, théoricien de la communication infinie !

En 1999, l'enculé von Nichts publiait et endossait les falsifications de Voyer. Aujourd'hui, c'est l'enculé Voyer qui publie et endosse les falsifications de von Nichts. C'est ce qu'on appelle la dialectique des enculés : quand l'un écarte les chicots, on voit le godemichet de l'autre.

 

(Texte de 2003.)


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