B) Du 17 février au 3 novembre 1979


 

5) Les troubles de la parole

Comme sous les pavés il y a la plage, sous le travail il y a la pensée. Le travail est la pensée objective, aliénée. En Iran, la critique pratique du travail a libéré la pensée subjective dans une abondance de manifestations, une grandeur et une diversité de vues, dont les individus des "classes laborieuses" ne peuvent même pas rêver.

La parole est le fixateur de la pensée subjective ; elle est aussi son gage. Elle est son chant et sa statue, sa synthèse et son programme. La parole est toujours de la pensée médiatisée, objectivée, ce qui l'oppose à la pensée en actes comme la conscience à la passion : bien qu'il y ait de la passion dans la conscience et de la conscience dans la passion, la théorie n'est pas toute pratique et la pratique n'est pas toute théorie.

L'effondrement simultané de la police et du travail, les deux principaux garants de la censure, a instauré en Iran la liberté de la parole et de la pensée, c'est-à-dire sans borne. Douaniers des bornes de la parole et de la pensée objective, les principaux groupements de valets subissent soudain la critique sans autorité pour la faire taire. La critique est le moteur et le régulateur, le mouvement et la preuve, le révélateur de la vraie pensée, la pensée libre, la vérité pratique. Tout dire, c'est tout critiquer. La critique est toujours une pratique et c'est une pratique sociale. La critique dépasse dans leur unité la contradiction entre pratique et théorie, entre action et pensée. Les idéologues ont pour fondement de leur place sociale, de leur existence même, l'entretien et la justification de cette contradiction. C'est pourquoi les menteurs libéraux, gauchistes et néo-islamiques sont tout d'abord en pleine déroute lorsqu'on ne peut plus parler plus haut que ce qu'on fait, ni agir plus bas que ce qu'on dit.

La première borne rétablie par ces partis valets bousculés, est de dénaturer cette critique en la présentant sous sa forme, dans sa quantité, comme la sempiternelle et inévitable kermesse qui accompagne tout changement brutal de gouvernement, et où le petit peuple exalté épuise rapidement son euphorie imbécile. Cela permet de taire sa qualité, d'ignorer son contenu, de cacher sa nouveauté. Ce qui filtre hors d'Iran est l'existence de milliers de tracts, de centaines de journaux (à la mi-août 1979, pour Téhéran seulement, 180 quotidiens, hebdomadaires et mensuels d'information générale nés depuis février, 500 demandes de parution officielles, sans parler de toute la presse clandestine destinée à le rester), de batailles de pamphlets dignes de la Fronde, de livres maudits, de livres interdits. Mais les valets du monde entier font un écran volontaire sur ce qui se dit dans les assemblées de quartier et d'usine, dans les dédales des bazars et les places publiques, dans les écoles et les mosquées. Rien de cette littérature si prolifique de ce printemps perse n'a été traduit hors d'Iran. Le débat de ce siècle bénéficiant des conditions les plus riches a été isolé et asphyxié par le silence de ses ennemis, qui, incapables d'y prendre part, en ont muré l'accès et enterré la diffusion. Seuls les pâles échos distordus de la propagande vieille comme leurs idéologies des éternels militants de gauche et quelques ouvrages de soudaines vedettes néo-islamiques (Bâzargân, Banisadr, Khomeyni, etc.) sont substitués au plus vivant des débats. Ainsi la communication entre gueux d'Iran et gueux du monde est interceptée et remplacée par la pseudo-communication entre valets d'Iran et valets du monde. Même les fameuses cassettes pré-enregistrées (dont les plus célèbres ont été les exhortations de Khomeyni depuis son exil parisien) n'ont franchi la frontière iranienne que dans le sens de l'importation. Et si de multiples scribouillards de tous bords ont tenté de canaliser la puissante explosion iranienne en l'édulcorant spectaculairement hors d'Iran, il n'est pas connu que des Iraniens écrivaient alors sur le monde, ce qui paraît non seulement vraisemblable, mais aussi beaucoup plus à propos.

Battue en brèche à Téhéran, la censure s'est donc reconstituée à la frontière iranienne. La première mesure des valets du monde entier contre la parole libre en Iran a été de la circonscrire à l'Iran. C'est pourquoi hors d'Iran, le débat iranien n'apparaît nullement comme un débat entre gueux, complètement occultés, et valets, mais entre les différentes divisions de valets seulement. La première victoire des idéologues est de faire passer un débat sur le monde pour un débat entre idéologues, au moyen d'idéologies déjà connues. Là non plus donc, rien de nouveau. En conséquence, les gueux du monde ne se sont jamais reconnus dans les événements d'Iran, et n'ont jamais soutenu, encore moins songé à imiter les gueux d'Iran, dans ce qui leur était présenté comme une ennuyeuse tragédie, mi-absurde, mi-exotique.

Si les valets d'Iran sont divisés, c'est sur la manière de contrôler à nouveau le débat, c'est-à-dire de le figer et de restaurer la possibilité policière de le falsifier. Cette division spectaculaire oppose les libéraux, porte-parole du vieux monde, et chargés d'en sauver les meubles au nom de sa modernité, aux gauchistes et néo-islamistes, chargés de la récupération et de l'infiltration des gueux. Cette division est également le reflet de leurs places dans la société : les libéraux sont les valets supérieurs ou spécialisés, grands bourgeois, professions libérales, notables, cadres, officiers de l'administration ; gauchistes et néo-islamistes recrutent aux échelons inférieurs de la hiérarchie parmi les valets les plus pauvres, étudiants, contremaîtres, sous-officiers, petits commerçants, bas-clergé, paysans. Les libéraux sont aussi la tête de pont de l'étranger (l'étranger est l'étranger à la révolution iranienne, du diplomate américain à l'exilé qui n'a pas osé rentrer à la chute du Shâh ; cette naïve xénophobie qui correspond à une insuffisante théorisation des groupes sociaux en mouvement dans la guerre sociale, a rapidement été exploitée par les idéologues en de nombreux amalgames, d'où la résurrection du puant nationalisme iranien ou l'usage systématique du non moins puant mot-choc "impérialisme"). Non seulement les libéraux filtrent la publicité de la révolution iranienne hors d'Iran, mais ils sont introducteurs et pourfendeurs méprisés puis haïs, comme le Shâh, de tout ce qui fait la richesse du monde et la pauvreté des pauvres.

Lorsqu'en janvier 1979 Shâpur Bakhtiyâr abolit la censure du Shâh, il y eut un putsch des journalistes libéraux sur l'information dominante. Kayhân, Ayandegân, Ettelâ'ât, les principaux quotidiens nationaux, tombèrent aux mains de leurs rédactions. Ni leurs ouvriers, ni leurs lecteurs, bien sûr, ne furent consultés. Ceux-ci s'indignèrent vite des professions de foi occidentalo-démocrates de ces carriéristes qui avaient tous rampé sous le Shâh et s'auto-proclamaient maintenant porte-étendards de la liberté, prétention tapageusement amplifiée hors d'Iran, où ce coup de force de spécialistes salariés est présenté comme le summum de la liberté possible, par leurs collègues de tous les pays.

Un second putsch eut lieu à la radio et à la télévision les 12 et 13 février. L'arriviste Qotbzâde, muni du seul mandat de son ambition personnelle, s'en empara, avec culot, au milieu de l'émeute. On se souvient que le 14, les gauchistes fedayines, toujours en retard, furent repoussés lors d'une fusillade par les gauchistes mojahedines, qui en croyant pouvoir le doubler, défendaient l'arriviste. Mais l'arriviste Qotbzâde, plus malin, fit appel en direct à des spectateurs, sans prendre la peine d'expliquer à ces renforts quels intérêts ils renforçaient. Une grève immédiate des journalistes libéraux, scandalisés d'avoir été devancés par un outsider, permit à l'arriviste d'être le premier à utiliser l'arme de l'épuration contre des grévistes. Au lieu d'atteindre des sommets spirituels, "La Voix de l'Islam" devint d'abord un objet de curiosité par son islamisation terre à terre ; puis, très vite, dans le foisonnement des moyens d'information ambiants, un objet d'ennui, abandonné. Avant d'avoir appris à s'en servir, la fraction islamique avait réussi à neutraliser le plus puissant des organes dominants. Gauchistes et libéraux en furent déboutés avec brio par un arriviste, étouffant dans leur précocité les âpres convoitises de ces alliés concurrents.

Les gueux ne tardent pas à manifester leur désaccord devant ces passations hâtives. D'abord, n'étant plus seule à parler, cette presse ennemie n'est plus écoutée. Le 23 mars, "Le Monde" s'indigne des pressions sur Kayhân : en un mois, le bouche à oreille lui aurait déjà fait perdre 50 000 lecteurs sur 800 000 ! Pour Le Monde, il ne peut s'agir que d'un odieux complot contre la liberté si un confrère libéral perd des lecteurs en période révolutionnaire. Le Monde ne sait pas encore que la révolution des gueux, dont celle d'Iran est l'ébauche, supprimera tous les journaux quotidiens (cette triste mesure du temps !), à commencer par ceux qui ont le plus longtemps et le plus impunément menti, depuis Kayhân et La Prensa, en passant par le Washington Post et la Pravda, Sun et Bild, La Croix et Les Echos, El Pais et La Gazetta dello Sport, jusqu'à, bien sûr, Le Monde. Ensuite, conseils et comités de base passent à la critique ad hominem. Des furieux viennent jusque sur leurs lieux de travail prendre à partie et molester des journalistes. Exigeant à leur tour l'épuration, les comités Khomeyni occupent radio, télévision et journaux le 10 avril. "Tous les journalistes le disent : il n'y a pas de censure imposée par le haut, mais parfois nous recevons des menaces de gens incontrôlés."

La presse occidentale et la presse occidentalisée d'Iran, devenues elles-mêmes cette censure imposée par le haut, se croient affranchies de devoir rendre des comptes. Habituées comme leurs lecteurs en temps de paix sociale à laisser passer, voire à cautionner de multiples "petits" mensonges, elles ne savent nullement que la révolution est par essence la critique de toute petitesse et de tout mensonge. Pas davantage à l'écoute de leur public que lorsque ce public se taisait, elles ne manifestent que le puéril triomphalisme, tempéré de vertueuses craintes, de leurs propres carriéristes, qui s'imaginent déjà arrivés, c'est-à-dire à la tête de l'Iran devenu une sorte de vaste quotidien libéral.

Gauchistes et islamistes, s'ils n'ont pas des prétentions moindres, n'ont pas des moyens aussi immenses. En jouant le tampon entre cette presse libérale, dont ils voudraient bien confisquer les meubles, et l'indignation de ses ouvriers et lecteurs, dont ils voudraient bien confisquer la parole, ces deux fractions d'idéologues s'allient, comme deux petites employées rivales, avides de plaire, s'empruntent leurs ustensiles de maquillage (ainsi Dieu, non seulement n'est jamais critiqué, mais souvent adopté par les gauchistes, alors que les islamistes apprennent le militantisme gauchiste et bombardent en mot-vedette incritiquable le concept léniniste d'impérialisme). Le 26 avril, Khomeyni accuse, sans les nommer, certains journalistes occidentaux d'avoir été soudoyés sous le Shâh. Rien, soit dit en passant, n'est plus probable. Mais en accusant ainsi, l'oracle se fait le porte-parole du milieu entre les deux extrêmes, les gueux furieux dont il reproduit la véhémence, la presse libérale qu'il avertit sans agir contre elle. Comme un chien qui aboie avec les loups pour les épuiser, il met en garde en même temps ceux que veut mordre sa dangereuse escorte : "après les fusils ce sont les plumes qui se sont dressées contre l'Islam" fulmine-t-il de la même manière contre les "intellectuels" (superbe inversion : ce ne sont évidemment pas des fusils qui s'étaient dressés contre l'Islam, mais des gueux, dont la plupart se réclamaient de l'Islam, qui s'étaient dressés contre des fusils).

Je trouve important d'exposer ces crapuleries et les petites tricheries qui ont conduit à l'installation d'un dispositif contre les gueux, parce que ceux-ci, engagés dans un débat plus vaste et plus exaltant, n'y ont pas suffisamment exercé leur vigilance. Ces minuscules manoeuvres, auxquelles les valets sont formés, et que les gueux ont le tort de tolérer, sont exemplaires, pour toutes guerres sociales, de la façon dont l'ennemi se redispose après une défaite.

Le journal Ayandegân, traduisant une interview de Khomeyni au "Monde", la titre d'une interprétation plus qu'abusive : "Khomeyni disculpe la gauche." Khomeyni furieux, bannit formellement un journal aussi désinvolte (ce que n'importe quel citoyen aurait fait, si ses propres propos avaient été aussi dénaturés). Mais Khomeyni, soit désir de dissimuler qu'il est obligé de renier l'alliance des islamistes et des gauchistes, soit qu'il craint l'interprétation d'un bannissement qui n'implique nominalement que sa personne, en formule une autre raison : le même journal a publié dans le même numéro un communiqué du groupe terroriste clandestin, Forqân. A ceux qui prétendent que Khomeyni est trop jaloux de sa personne, on objecte que c'est parce qu'Ayandegân couvre des criminels terroristes qu'il est excommunié ; à ceux qui se plaignent de l'interdiction d'un journal parce qu'il donne la parole à des réprouvés, on répond que c'est parce qu'il a déformé les propos de l'Emâm, qu'il est interdit. C'est la première censure, dans la mesure, il est vrai, où la parole de Khomeyni fait loi, contre une organisation indépendante, habilement amalgamée à une critique d'un mensonge. Les gueux ont été dupes : quelle que soit l'action de Forqân, leur intérêt était de protéger sa parole. Cet habile précédent ouvre un débat sur la loi sur la presse. Le 15 mai, le comité islamique de Kayhân en expulse 20 journalistes qui s'étaient solidarisés avec ceux d'Ayandegân. Dans le journal du Parti de la République Islamique (PRI) on peut lire : "le journalisme indépendant ou neutre" ou "journalisme non-aligné" relève de "la démagogie ou l'ignorance". Phrase pleine de sens pour les gueux qui l'inspirent et pleine d'arrière-pensées pour les valets qui l'écrivent. Le 3 juillet, le premier journaliste occidental est expulsé pour article "malveillant" (ce qui est un euphémisme : la presse occidentale, au mépris des faits et des démentis, dresse à son public une image horrible et fantastique de l'Iran, dominé par un cruel vieillard arriéré, appliqué perfidement et uniquement à la destruction de ce que cette presse appelle démocratie). Fin juillet, le gouvernement iranien profite de sa première offensive au Kordestân pour interdire les déplacements des journalistes étrangers sur le territoire de l'Etat.

Comme pour la vengeance, les gueux vont se laisser donner la loi par les valets islamiques. Une loi sur la presse a pour seule fonction de la limiter. Une loi sur la presse est le principe de la censure. La seule vraie liberté de la parole, est l'absence de loi la régissant, qui n'existe dans aucun Etat du monde, tant son principe est contraire à celui de l'Etat : même la grammaire commencerait à rattraper son retard sur le monde, en bonds surréalistes ! Mais si les pauvres acceptent qu'un gouvernement soit leur émanation, toute loi de ce gouvernement sera également comme fait par eux, en leur nom. Tant que les pauvres laissent passer des lois sans se révolter, ils resteront soumis.

Le 6 août, la loi sur la presse est effective ; le 7, Ayandegân est saisi, ses journalistes arrêtés ; le 14, une manifestation laïque fait la preuve de l'absolue minorité des partisans de la presse libérale : 20 000 sympathisants drainent 2 000 contre-manifestants et laissent 20 blessés. Le siège des gauchistes fedayines est mis à sac. Hors d'Iran, cette censure a été présentée comme une censure sur toute la presse, parce que cette presse libérale censurée y est considérée comme toute presse. Pour les gueux d'Iran, pour lesquels la parole était alors incensurable, contrairement à ceux des démocraties occidentales, elle ne pouvait censurer que des menteurs et des imposteurs. L'information, dans un moment historique où elle est si importante, ne se prenait plus alors dans de pareils torchons, mais de bouche à oreille, et dans la vaste presse parallèle. Les gueux avaient commencé à casser la gueule aux responsables libéraux, et c'est autant pour les protéger que pour affadir et diriger la colère que la loi devint nécessaire. En août 1979, les gueux n'y virent qu'une extension pondérée et légale de leur propre action, bien loin de pouvoir se retourner contre eux.

Commence alors un indigne cache-cache entre la presse occidentale et la censure, interdisant "outrages et calomnies" à la République Islamique, ponctué d'expulsions de contrevenants (un journaliste peut être tenu pour responsable de ce qu'écrit son journal, même sous une autre signature : les journalistes montraient en effet leur "bienveillance" aux autorités, puis leurs journaux publiaient leurs infamies dans les éditoriaux en marge de leurs articles insipides déclarés, ou sous d'autres signatures ; un journaliste ne peut plus exercer en Iran avec un simple visa de touriste : on voit la ruse ; sous peine de sanction un journal doit publier les démentis du gouvernement : en principe, la moindre des choses). Fin août, l'hystérie anti-kurde permet d'interdire 22 publications, dont toute la presse de gauche. Les militants islamiques s'emparent aussi du quartier général de toutes les gauches, l'Université, et y organisent même un autodafé aux cris de "l'Islam est victorieux, le communisme sera anéanti". Ils sont contrés par des gardiens de la révolution, qui, cette seule fois, feront honneur au sens premier de leur nom paradoxal (la plupart du temps ils se comportent en matons), et contredisent ainsi la mesure fondamentale de toute loi sur la presse : "ceux qui déchirent des livres sont contre-révolutionnaires." Le 4 septembre, 12 journalistes étrangers sont expulsés d'un coup ; le 9, Kayhân et Ettelâ'ât sont nationalisés.

Les idéologues islamiques se sont emparés des journaux libéraux et ont interdit la parole aux gauchistes. Mais la victoire sur leurs rivaux les met alors en danger contre les gueux. Leur propagande n'arrive pas à faire l'unité contre les Kurdes. Les rites de la religion même ne semblent observés que dans la mesure où ils sont un refus du travail, un prétexte de rencontre ou d'agitation. Le gouvernement est de plus en plus violemment critiqué. Et les complicités des chefs religieux commencent à faire l'unité contre eux. Fin octobre, marche arrière, toute la presse de gauche est réautorisée : il vaut mieux avoir des alliés que de régner seuls avec des adversaires se renforçant dans la clandestinité que la puissance momentanée des gueux transforme en abri.

Téhéran, Khuzestân, Kordestân, banlieues, usines, campagne, partout la parole des troubles se formule en ces curieux troubles de la parole où la charpente d'un discours se dessine dans l'imagination issue de la communication généralisée : "deux autres demandes ont été rejetées, l'une pour la diffusion d'informations périodiques sur bandes magnétiques, ce cas n'étant pas prévu par la loi sur la presse, l'autre à cause du "manque de compétence morale" de l'auteur de la demande."

De Cronstadt en 1921 nous connaissons les Izvestia, et du Quartier latin en 1968, les graffitis. Mais de Téhéran, onze ans plus tard, l'intelligence a été interceptée et les cris intégralement déformés. Si pourtant l'avenir en est l'écho, c'est parce que la spontanéité explosive du mouvement n'est que sa séduction et sa jeunesse ; mais que son fond solide et puissant est son organisation. La richesse du discours de la révolution iranienne nous apparaît dans sa substance nourricière : c'est un mouvement des conseils.


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