| Editions Belles Emotions | |
| La Naissance d’une idée – Tome II : Téléologie moderne |
|
Plus encore dans l'amour que dans l'émeute, et plus encore dans l'individu que dans l'amour, l'insuffisance de la conscience à contenir l'aliénation implique la critique de cette division bourgeoise de la pensée qu'est la conscience.
A partir de l'individu, comme unité sociale, de nombreuses divisions humaines, contraires à la réalisation du genre humain, ont été légitimées : la célébrité et la société civile, l'Etat et l'ethnie, l'ego et la conscience über Alles. C'est donc en tant que pensée qui transcende les enveloppes charnelles et les particuliers que nous comprenons ce qui existe, y compris notre propre identité.
Notre singularité ne s'arrête plus à une tête, un sexe, un nom. Le moment où l'émotion de notre époque s'aliène en tentative de pensée construite est la fin de l'universalité de la conscience, le retour conscient de l'individualité dans l'aliénation. L'idéalisme bourgeois, finalement, n'est que l'individualisme.
Dans l'émeute et dans l'amour, l'individu est ce qui est étroit, limité, ridicule, au milieu d'un monde qui le dépasse si complètement, si visiblement quand il n'est plus à l'abri de la séparation établie comme principe de domination. Il ne s'agit d'ailleurs pas, lorsque cette infirmité apparaît comme se prenant pour le tout, d'anéantir l'individu. L'individu est la singularité, la conscience, la responsabilité. Mais tout comme il s'agit de rappeler que la singularité n'est qu'un effet de la généralité et non l'inverse, il s'agit de rappeler que la conscience n'est qu'une forme de l'esprit, et non l'inverse.
La limite de l'individu est posée par ce qu'il médiatise : la critique du monde et la résignation ; l'émotion qui s'ouvre à la conscience et la conscience qui découvre sa fin dans la téléologie ; la pensée informulée et l'aliénation qu'elle représente et qui l'emporte, à travers la conscience.
| Editions Belles Emotions | |
| La Naissance d’une idée – Tome II : Téléologie moderne |
|