Notes


 

48. Tunisie

Après trois jours d'inondations « torrentielles » du 20 au 22 janvier 1990 (26 morts, 18 disparus, seize mille logements détruits) des « éléments religieux extrémistes » prennent d'assaut gouvernorat et résidence du gouverneur à Sidi-Bou-Zid, par colère contre les lenteurs et les insuffisances des secours. Le 27 janvier, le gouverneur sera d'ailleurs démis. L'information occidentale, sur la seule foi des autorités locales, qui sont évidemment partie dans l'émeute, continuera d'attribuer l'émeute à l'islam étiqueté radical. Des événements similaires, mais de moindre ampleur (jets de pierre, incendie d'une voiture, prise à partie du responsable local), ont lieu à Nefta, ce même 27 janvier.

Au cours des douze mois suivants, la police tunisienne se mettra encore en valeur : contre les étudiants, essentiellement islamistes, expulsés des campus ; contre des manifestations unilatéralement attribuées aux islamistes du mouvement Ennahda, interdit (comme si tout mécontentement était noyauté, fomenté, réservé aux islamistes) ; contre des manifestations de soutien à l'Irak en janvier 1991 ; et contre des manifestations contre la guerre du Golfe, en particulier le 6 février à Kébili, où les manifestants ont attaqué et incendié sous-préfecture et gendarmerie, jusqu'à ce que les gendarmes en soient venus à « faire usage de leurs armes ».


 

(Texte de 1998.)


Editions Belles Emotions
La Naissance d’une idée – Tome I : Un assaut contre la société Précédent   Table des matières   Suivant