Notes


 

31. Managua

Après une première grève de la fonction publique du 11 au 18 mai 1990 à Managua, capitale du Nicaragua (violents affrontements avec les partisans du nouveau gouvernement de Violeta Chamorro ; les sandinistes garantissent de liquider le mouvement), le mouvement reprend le 2 juillet, parce que la présidente Chamorro ne s'est pas tenue à l'accord issu de la grève précédente qui stipulait le non-licenciement des fonctionnaires. Et puis, « Barricades, aéroports fermés, combats : Managua a vécu lundi 9 juillet des violences qui n'étaient pas sans rappeler les derniers soubresauts de la dictature Somoza, il y a onze ans ». Les bâtiments publics sont aux mains des grévistes. Chamorro demande à l'armée, qui est l'armée sandiniste, de rétablir l'ordre, et ce n'est pas le syndicat sandiniste, qui a lancé la grève qui va s'y opposer, lui qui est complètement débordé. Il y aurait 4 morts.

L'information qui a passé ces onze années à ânonner une dichotomie sandinistes-contras ne peut pas comprendre que les émeutiers peuvent être à la fois contre la droite de Chamorro et contre la gauche sandiniste, et qu'alors les sandinistes ont intérêt à servir Chamorro. Finalement, le 12 juillet, la grève est liquidée : A la suite d'une rencontre secrète entre fonctionnaires du gouvernement et syndicalistes de l'opposition pour établir un accord minimal, les barricades qui encombraient ont été enlevées par l'armée. » On reconnaît bien dans cette négociation en cachette les procédés de toujours des sandinistes débordés. Comme le dit 'Libération', « Les hauts fonctionnaires du Front sandiniste de libération ont reconnu une part de responsabilité dans cette insurrection, qui a fini par leur échapper, et qui s'est soldée par cinq morts et trente-quatre blessés ». C'est qui a fini par leur échapper qui doit être souligné, parce qu'il explique comment le mouvement est sabordé.

Quatre-vingts grévistes seront licenciés (et on doit supposer que les sandinistes sont d'accord sur les noms). L'augmentation des salaires sera de 43 % au lieu des 200 % demandés et qui auraient permis de rattraper l'augmentation des prix.


 

(Texte de 1998.)


Editions Belles Emotions
La Naissance d’une idée – Tome I : Un assaut contre la société Précédent   Table des matières   Suivant