Notes


 

12. Nakhitchevan

Le Nakhitchevan est une région autonome de l'Azerbaïdjan, mais elle n'a aucune frontière avec le territoire dont Bakou est la capitale : elle est enclavée entre l'Arménie à l'ouest, au nord et à l'est, et l'Iran au sud (on peut oublier quelques centaines de mètres de frontière turque). Mais depuis la montée du nationalisme arménien, le Nakhitchevan est évidemment bouclé par l'Arménie ; d'où la volonté d'ouvrir la frontière avec l'Iran, d'autant que la région de l'autre côté de cette frontière est également azérie.

Le 30 décembre 1989, 4 000 manifestants détruisent les installations frontalières après avoir exigé la libre circulation. Le KGB envoie des renforts. L'Etat d'Iran, évidemment fort inquiet d'une critique aussi directe de ce qu'est un Etat (c'est-à-dire avant tout une police et une frontière), masse aussi des troupes.

Littéralement refoulés après huit jours de destruction et de violentes manifestations sans libre circulation, c'est vers Bakou que conflue cette étonnante critique commencée dans les champs. Et c'est dans la capitale de l'Azerbaïdjan, fermée aux journalistes depuis le 2 janvier, que commence le soulèvement azéri [37] dès le 13, c'est-à-dire dans la semaine qui suit la dernière manifestation à la frontière.
 

(Texte de 1998.)


Editions Belles Emotions
La Naissance d’une idée – Tome I : Un assaut contre la société Précédent   Table des matières   Suivant